Qu'ils s'en plaignent ou non, qu'ils blâment ou non les vicissitudes du quotidien, l'absence de rapports sexuels dans le couple n'est pas sans effets, quoiqu'en pensent les partenaires. Pourtant, des couples (quels que soient leur âge et la durée de vie commune) connaissent un épanouissement réciproque qui dure au fil des ans.
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Aux États-Unis, le US National Health and Social life Survey avait fait une étude publiée en 1994 où il apparaissait que 2% des mariés n'avaient pas eu de rapports sexuels pendant l'année qu'avait duré l'étude. Considérant que faire l'amour moins de 10 fois par an rentre également dans la définition d'un mariage non sexuel portait à 20% le nombre de couples considérés « non-sexuels ». Des études plus récentes ont montrées que 10% des couples de moins de 50 ans n'ont pas eu de rapports pendant l'année écoulée et plus et 20% des moins de 40 ans confessent ne faire l'amour que quelques fois par an. Si la vie domestique et les enfants sont une cause classique de fatigue et de désintérêt pour le coït, certains thérapeutes ajoutent à cela que si l'un des deux partenaires s'est fait rabroué trop souvent, a reçu des remarques blessantes, que le couple ne se fait pas assez confiance, que l'anxiété règne ou que la communication sur ce terrain est inexistante, sont autant de raisons de ne plus avoir de rapports sexuels. Et, sans doute, de se sentir un peu seul(e), même en étant ensemble ...
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L'Université de Toronto a publié l'année dernière une étude sur des couples âgés de 23 à 60 ans, qui, à l'inverse, continuent à avoir des rapports sexuels après des années de vie commune. Les résultats ont montré que les gens continuent à faire l'amour quand ils savent que c'est important pour leur partenaire et qu'ils ont envie de lui faire plaisir, sans aucune contrepartie. Plus les participants avaient envie de répondre aux besoins sexuels du partenaire, plus ils avaient de désir au quotidien, avec des rapports sexuels une fois par semaine en moyenne. Ceux qui étaient moins enclins à faire plaisir à leur partenaire avaient moins de désir et celui-ci a décliné au fur et à mesure des mois qui ont suivi l'étude.
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La recette serait donc aussi simple que vertueuse, plus le désir repose sur l'envie de satisfaire son partenaire – en affichant tout de même un peu de sensualité et de gourmandise – plus il y a une augmentation de la fréquence des rapports sexuels et une satisfaction réciproque. Et si l'activité peut décliner légèrement avec l'âge, le désir ne s'étiole pas et par voie de conséquence, le couple reste solide. Le don, d'une façon générale, génère le plus vif intérêt chez les psychologues, les anthropologues et les économistes, parce que c'est l'un des aspects les plus complexes de la nature humaine, en créant le lien à l'autre. Dans la philosophie ayurvédique, donner et recevoir sont les deux parties d'un tout et ceux qui ne savent pas donner ne savent pas non plus recevoir. Appliquée à l'acte sexuel, cette doctrine signifierait que le plaisir, la jouissance, la volupté, se nourrissent largement du plaisir de faire du bien à l'autre. Nombre de femmes qui aiment faire des fellations disent pouvoir atteindre l'orgasme du plaisir de faire jouir ainsi leurs partenaires, et cela vaut aussi pour les hommes qui aiment faire des cunnilingus ou masturber des femmes. On peut jouir doublement : du plaisir de mener l'autre à l'extase, comme de celui de partager de façon fusionnelle sa propre jouissance et ainsi souder le couple …
Ce qui pourrait donner raison aux juges, qui pensent que l'abstinence est un signe d'« altération définitive du lien conjugal », ce qui est depuis 2004 un motif suffisant pour demander le divorce.