On imagine très bien comment l’idée a germé il y a deux ans dans le cerveau de Julien et Thibault, alors en dernière année de l’École Centrale pour l’un et de l’Essec pour l’autre. Domiciliés à Antony, en région parisienne, ils réfléchissent à deux fois avant d’aller dîner « intra-muros » en voiture : dans certains quartiers, trouver une place prend autant de temps que de déguster une formule entrée-plat. Ils décident donc de s’inspirer des applications collaboratives comme Coyote, pour s’attaquer au problème du stationnement en ville. Grâce à la géolocalisation et à un procédé de signalement, un utilisateur de smartphone connecté pourra savoir exactement quand et où une place se libère pour ne pas tourner en voiture pendant des heures.
Prudents, ils testent leur idée au Salon mondial du mobile, à Barcelone. Ils repartiront avec un sésame, le titre de 1re start-up européenne dans le challenge BMIC (Berkeley Mobile International Collaborative), et quelques contacts d’industriels et d’investisseurs intéressés. Ils n’hésitent plus.
Au printemps 2011, les premiers tests utilisateurs sont lancés avec un prototype. Dans le même temps, la start-up intègre l’incubateur de Sciences-Po Paris, en plein centre de la capitale ; un sérieux atout pour travailler le marketing de terrain… Le projet reçoit en outre des subventions avec le concours d’Oséo, comme le « Paris Innovation Amorçage » d’une valeur de 30 000 €. Tous ces coups de pouce participent à l’élaboration de la première version grand public de l’application.
Pour le lancement, le duo d’entrepreneurs imagine une campagne de street-marketing originale afin de créer une première communauté d’utilisateurs, en ciblant les rues les plus sinistrées par le manque de places de stationnement. Un accrochage de ballons blancs aux essuie-glaces des voitures attire l’attention tôt le matin, un flyer est déposé pour proposer de télécharger Placelib.
Après presque une année d’existence, l’application n’a cessé d’évoluer pour offrir plus de services aux automobilistes en quête de stationnement. La communauté compte désormais 10 000 utilisateurs, dont la moitié circule à Paris. Prochaine étape, pour Julien et Thibault, poursuivre le développement en province (Marseille, Bordeaux, Metz, Bruxelles) avec quelques opérations de marketing dont ils ont le secret.
Leurs conseils
- Être patient, on ne devient pas Mark Zuckerberg en quelques jours.
- Être son premier client, rester proche de ses utilisateurs pour améliorer le produit au quotidien
- Apprécier la chance d’être son seul patron
Leur bio
Thibault Poisson
1er juillet 1986 : Naissance à Saint-Nazaire (44)
2009 : Stage en start-up dans le domaine des énergies renouvelables
Octobre 2011 : Diplômé de l’École Centrale de Paris et création de la SAS Nukso au capital de 15000€, société éditrice d’applications.
Julien Braun
9 avril 1986 : Naissance à Montbéliard (25)
2009 : Suivi du programme d’entraînement à l’innovation et à la création « Design thinking » de l’Université de Stanford (États-Unis)
Juin 2011 : Diplômé ESSEC Paris, spécialisation en conduite de l’innovation
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