Évasif. Incertain. Lors de son intervention télévisée de jeudi soir au journal télévisé de France 2, François Hollande a laissé planer le doute sur l’avenir de la procréation médicalement assistée (PMA). Quelques jours après les manifestations des anti-mariage gay qui ont rassemblé une foule compacte à Paris le 24 mars dernier, et alors que de nombreuses personnes s’étaient réunies devant le siège de France Télévision jeudi soir pour manifester leur opposition au texte sur le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe, le président s’est exprimé sur la question face à David Pujadas. Alors qu’il a tenu à réaffirmer sans ciller sa volonté de voir le processus législatif aller jusqu’au bout et son souhait de voir le texte sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels adopté, François Hollande a été bien plus mesuré quant à la possibilité d’ouvrir à ces mêmes couples la PMA.
« La PMA, pour des couples qui ne sont d’ailleurs pas forcément homosexuels, ce n'est pas dans le texte, c'est renvoyé au Comité national d'éthique qui va donner un avis avant la fin de l'année », a-t-il tenu à rappeler à David Pujadas. « S'il dit non, vous ne ferez pas la PMA ? », lui demande alors le journaliste. « Je respecterai ce que dira le Comité national d’éthique », répond François Hollande, marchant sur des œufs. Prévue comme un amendement à la loi sur le mariage, la question de la PMA devait être débattue à la fin de l’année 2013. En s’en remettant entièrement à la décision du comité national d’éthique, François Hollande préfère ne pas prendre de risques sur un sujet qui cristallise déjà de vives tensions, notamment au sein de la majorité. Quant à la gestation pour autrui (GPA), le président de la République l’a assuré, elle sera « interdite tant que je serai président ».
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