D’un revers économique, elle crée une opportunité en or : elle avait toujours rêvé de devenir décoratrice, c’est l’occasion ou jamais de se lancer. « J’ai alors décroché une formation qualifiante du GRETA des Arts Appliqués », se souvient la jeune femme, qui y bénéficie de l’enseignement de professeurs de l’école Boulle. « Après 6 mois, ma conviction était forgée : ma passion allait devenir mon métier ».
Une fois sa formation terminée, Alexandra a son deuxième enfant et démarre son activité début 2010, en optant pour le statut d’auto-entrepreneur. « Je n’ai pas eu d’hésitation : l’auto-entreprise était une option simple et cadrée », explique-t-elle. Pas besoin d’investissement particulier pour la décoratrice en herbe, à part le développement de son site Web, « primordial, pour montrer mon univers ». La jeune femme mise en effet beaucoup sur la publicité : elle démarche son réseau, les médias, se fait connaître auprès de sa mairie, des agents immobiliers et participe à des émissions télévisées de relooking d’appartement. « Cela m’a permis de me faire un peu connaître et surtout d’alimenter mon site internet ». Et contrairement à ce qu’elle redoutait, elle trouve facilement ses premiers clients. « J’ai d’abord commencé avec du relooking, avant de passer à des projets plus conséquents », explique la décoratrice, qui propose plusieurs forfaits, allant du conseil au suivi de travaux.
Des obstacles, elle en a bien sûr croisés : « le plus compliqué a été de trouver des partenaires de confiance sur lesquels m’appuyer pour la partie travaux », se souvient Alexandra. Architectes, artisans, ouvriers : peu à peu elle étoffe son carnet de contacts et multiplie les projets. « C’est en 2011 que j’ai réalisé mon premier projet en collaboration avec une agence d'architecture », sourit-elle. Autre difficulté : l’échelonnement des paiements. « En travaillant sur un chantier, les règlements sont différés. Il peut se passer plusieurs mois entre le premier rendez-vous avec le client et la livraison ». La jeune femme continue donc de travailler comme freelance en parallèle de son activité en tant que responsable éditoriale d’une série de livres de décoration, ce qui lui permet de toucher un revenu complémentaire bienvenu.
Aujourd’hui, elle atteint son objectif : pouvoir vivre de son métier de décoratrice. « En 2010, j’ai réalisé un chiffre d’affaires de 8 000 euros, puis 10 000 euros en 2011. Cette année, au mois de mai, j’en suis déjà à 10 000 euros de chiffre d’affaires », se réjouit-elle. « Monter ma boîte a été un carrefour, j’y ai gagné ma liberté», conclut-elle.
Ses conseils
Bien préparer son projet, surtout le côté financier
Faire une formation qualifiante
Se réserver un budget pour la communication
Sa bio
5 août 1975 : Naissance à Saint-Germain-en-Laye.
Juillet 2007 : Départ de Canal Plus.
Mars 2008 : début de la formation Décoration d'intérieur au Greta des Arts Appliqués.
Mai 2008 : Édition de la collection Ma Déco du Figaro (40 ouvrages sur la décoration d'intérieur).
Janvier 2010 : Création de l'entreprise Alexandra Druesne et démarrage de l'activité.
Mars 2011 : Premier projet en collaboration avec une agence d'architecture.
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