De 1983 à 1984, Pedro Almodovar a rédigé pour le journal « La Luna » des épisodes de la vie de Patty Diphusa, « star internationale du porno ». Le cinéaste espagnol se met dans la peau de l’actrice, une femme narcissique et fascinante dont la spontanéité et la soif de vivre sont indissociables du mouvement des années 80 en Espagne : La Movida.
Ce courant célébrant le renouveau, la jeunesse, la libération des mœurs suite à la fin de la dictature franquiste, a marqué la culture espagnole, lui a insufflé vitalité et exubérance, modernisant et propulsant l’Espagne au rang de puissance européenne incontournable.
Au cœur de toute cette agitation, Madrid. La capitale a été le centre bouillonnant de toute cette activité, de cette folie. Carrefour du bizarre, havre des marginaux, elle a abrité les fêtes les plus déjantées, délurées, bariolées des années 80.
A travers ses péripéties dans les rues madrilènes, Patty Diphusa révèle plus qu’une ambiance, elle incarne les névroses d’une époque, la fascination pour la culture pop, les interrogations sur l’identité sexuelle, sans épargner le moindre détail de ses aventures sexuelles. Derrière ce personnage de Patty Diphusa, Pedro Almodovar rend hommage à cette ville tentaculaire qui l’a happé alors qu’il était encore adolescent, et ne l’a jamais laissé partir.
En plus des textes écrits sous l'identité de Patty, Pedro Almodovar a également écrit des nouvelles ou des essais pour divers quotidiens, également repris dans cet ouvrage. On y découvre les inspirations du cinéaste, son parcours, ses débuts. Le loufoque, le bariolé, l’étrange, sujets favoris du réalisateur se trouvent également au cœur de ses intérêts d’auteur.
« Patty Diphusa, La Vénus des lavabos » publié en version poche dans la collection Points est à conseiller à tous les amateurs du réalisateur, ainsi qu’à tous les fans de punk, de culture pop, et aux amoureux de la démesure des années 80.
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