Si le Rassemblement National (RN) veille aux réseaux sociaux de ses candidats aux différentes élections, les positions anti-IVG de Sophie Robert sont passées à la trappe. Plusieurs interviews ou articles problématiques de la candidate à la mairie de Saint-Étienne en 2020 restent disponibles.
"Je ferai tout pour éradiquer ce fléau de l'avortement qui ravage la France", annonçait Sophie Robert au blog d'actualité Le Salon Beige, tenu par "des laïcs catholiques", en 2012. Elle souhaite alors "défendre au Parlement le droit à la vie, de la conception à la mort naturelle, la famille composée d'une mère et d'un père".
Elle explique, dans le même article, avoir été à l'origine du mouvement des "Survivants", qui considère que les enfants nés après la loi Veil sont des "rescapés" qui avaient une chance sur 5 de ne pas voir le jour. Le "droit à la vie" est l'un des enjeux les plus importants pour celle qui revendique fièrement d'être "grand-mère et mère de cinq enfants" à 53 ans.
En 2014, un communiqué de Sophie Robert a été publié sur le blog Feursbleumarine2014, alors qu'elle était candidate à la mairie de Feurs. Elle tenait alors à féliciter les "45 000 marcheurs pour la Vie" lors de la manifestation anti-IVG du 19 janvier 2014. "Le Pape François a apporté son soutien à cette marche", ajoute-t-elle. "Les manifestants, souvent venus en famille, ont salué l'initiative espagnole visant quasiment à supprimer le droit à l'avortement."
Si la candidate à la mairie de Saint-Étienne en 2020 voulait se montrer "au-delà des clivages politiques, ni de droite ni de gauche", ses convictions sont loin d'être progressistes. Pour elle, l'avortement et l'assouplissement de son accès se résume à la prolifération d'une "culture de mort qui s'oppose à la culture de Vie" (sic).
En 2012, lorsque le Parti socialiste (PS) de la Loire organisait une réunion publique autour "du mariage et de l'adoption pour tous", l'élue s'indignait dans un communiqué : "Le PS néglige tous les traits particuliers du mariage. Il néglige l'homme, la femme, le droit d'un enfant d'avoir un père et une mère, etc." Avant d'ajouter : "Une société se doit de raisonner avec ses neurones, et non avec ses hormones."
Si les positions très proches de la droite catholique dure de Sophie Robert ne sont plus à prouver, la conseillère régionale a aussi fait parler d'elle en 2019. En pleine campagne pour les élections municipales de Saint-Etienne, où elle était tête de liste sous l'étiquette RN, la candidate a diffusé un communiqué à l'encontre du maire sortant, Gaël Perdriau. Elle y affirmait alors que "l'émir Perdriau, poujadiste de l'Islam, soigne son électorat, il le conforte, il le flatte, il l'achète par des belles paroles", avant d'ajouter que le "ver communautariste est à l'hôtel de ville". Des plaintes ont été déposées, notamment par l'association SOS Racisme.
En 2014, déjà, l'élue flirtait avec les messages incitant à la haine. Alors que des élèves de Seine-Saint-Denis ont repris la célèbre oeuvre Roméo et Juliette, celle-ci s'est offusquée publiquement, dans une publication qu'elle n'a pas manqué de partager sur Facebook : "Roméo et Juliette devient Mamadou et Juliette (...) On imagine que ça peut donner cela : Wesh Juliette, donne-moi ton 06 !", avant d'ajouter "et l'année prochaine, toujours dans un esprit de progrès, de tolérance, et avec le mariage pour tous, ça pourra donner Mamadou et Mohamed, c'est bien ça ?"
Si Marine Le Pen a souhaité se séparer – du moins en apparence – des pensées de son père Jean-Marie Le Pen, Sophie Robert a affirmé au micro de France Bleu Loire avoir pour celui-ci "beaucoup d'admiration".