L'heure est au changement. Pour faire face à la crise climatique et tenter de limiter les prévisions environnementales catastrophiques énoncées par le tout nouveau rapport de l'ONU, comme par de nombreux·ses scientifiques au cours des dernières décennies, il est indispensable de modifier nos comportements. De moins consommer, et mieux, de gaspiller au minimum, et de penser aux conséquences de ses achats.
Ça passe par davantage d'attention quant à l'origine des produits que l'on se procure, économiser l'énergie au quotidien, et tenter d'éviter d'encourager l'industrie ultra-polluante de la fast-fashion. Et puis, forcément, la bouffe.
Ce qu'on met dans notre assiette a un impact majeur sur la planète. A cause du transport qui servira à acheminer quelques avocats d'un bout à l'autre du globe, des tonnes d'eau utilisées pour l'agriculture, et surtout, de tout ce qui touche à la viande. Chaque année, ce sont ainsi 65 milliards d'animaux qui sont envoyés à l'abattoir pour notre alimentation (2000 bêtes tuées par seconde), et cet élevage intensif se paye très cher.
La production de ces plus de 300 millions de tonnes annuelles est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines (eux-mêmes responsables du réchauffement climatique), avec 7 milliards de tonnes de CO2 émises par an, détaille Le Monde dans un papier édifiant. En tête de liste des viandes les plus problématiques : le boeuf et l'agneau.
Pour tenter d'alléger cette addition terriblement lourde, nombreux·ses ont décidé d'agir à leur niveau, et de suivre un régime plus respectueux de l'environnement. On connaît déjà le végétarisme, qui consiste à ne plus manger de viande ni de poisson, le véganisme, qui implique de ne plus consommer de produits d'origine animale, ou encore celui des flexitarien·ne·s, qui ajoutent à leur alimentation végétarienne de la viande de façon occasionnelle, en s'assurant de sa provenance.
Du côté des moyens les moins connus de se sustenter écolo, il y a le régime "climatarien". Une habitude culinaire qui prône des valeurs d'adaptation aux saisons, de responsabilité et de réduction. Le but : éliminer les aliments dont l'empreinte carbone est la plus haute. Et s'assurer autant que faire se peut des bonnes conditions de culture des légumes, féculents, et autres ingrédients qu'on ingurgite.
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D'abord, ça va de soi, on abandonne un maximum la viande, en s'engageant à prendre au minimum un repas qui en est dépourvu au quotidien. Et l'apport qu'on ne peut pas réduire, on le remplace par des produits moins nocifs pour l'environnement, à l'instar de la volaille. De quoi diminuer son empreinte carbone d'une tonne de CO2 par an, affirme Glamour UK. A sérieusement considérer, donc. Autre nourriture à bannir si possible : le poisson issu de la pêche non durable, les aliments transformés, cultivés sous serre et affrétés par avion.
A la place, on mise sur des produits de saison, naturels et aussi économes en terres. C'est-à-dire qu'on regarde la quantité de terre, d'eau et d'émissions de carbone utilisée pour produire environ 30 grammes de protéines ou de calories. Là encore, le boeuf, suivi de l'agneau, sont les mauvais élèves, quand les céréales et les légumes figurent au tableau d'honneur.
A noter toutefois que certains types appartenant à ces dernières catégories sortent du lot - un avocat nécessitera par exemple 227 litres d'eau pour être cultivé. Dans ce cas, il sera donc préférable de le remplacer par des aliments d'origine animale à faible teneur en carbone, comme les produits laitiers (qui ne soient pas à base de lait de vache dans l'idéal, qu'il est fortement conseillé d'éviter) et les oeufs. Salut les toasts healthy du dimanche matin, bonjour l'omelette au fromage de brebis.
Troisième point (qui tombe là aussi sous le sens) : halte au gaspillage. Pour ce faire, on prévoit ses menus à l'avance, on congèle et surtout, on cuisine les restes. En salades, en gratins, avec un peu d'épices à la poêle... On fait parler son imagination - et son palais. Enfin, on tente au maximum d'acheter local. Au marché du coin, dans des boutiques qu'on sait responsables... Voire on se met au jardinage pour faire pousser ses propres produits. La garantie de repas plus frais et savoureux, de pollution en moins, et d'un passe-temps tout trouvé pour les chanceux·ses qui possèdent jardin ou balcon.
Au HuffPost US, Chloe Waterman, qui travaille comme responsable du programme d'achat d'aliments respectueux du climat des Amis de la Terre, avertit cependant contre certaines idées fausses autour de ce qu'on appelle les "food miles", ou kilomètres alimentaires. Soit la "distance parcourue par les aliments entre le lieu où ils sont cultivés et celui où ils sont finalement achetés ou consommés par l'utilisateur final", explique-t-elle. "Ils ne représentent généralement que 5 à 7 % des émissions totales associées à un produit alimentaire donné."
Ainsi, acheter des produits locaux ou au marché de producteurs peut en effet contribuer à réduire la distance parcourue par vos aliments, mais le degré de respect de l'environnement dépend toujours de la façon dont les agriculteurs les cultivent. On préférera donc une salade qui a poussé au grand air en Espagne que sous serre en Belgique, même si le temps de transport est moins long pour cette dernière. L'important, c'est qu'ils ne soient pas transportés par l'air.
Autant de consignes qui, à force de les appliquer, deviendront un automatisme salvateur - on pèse nos mots.
Et pour concrétiser davantage cette nouvelle habitude, quoi de mieux qu'un menu type à copier, puis duquel s'inspirer ? L'Obs propose un savoureux déjeuner ou dîner à envisager sérieusement - climatarien·ne ou non. On commence par une salade de crudités en entrée, réalisée à base de quelques légumes qui traînent, de graines et d'une vinaigrette maison. En plat, un burger végétarien avec steak de pois, courgettes et féta. Et enfin, un muffin à la peau de banane pour ne rien gâcher en dessert. Pour la suite, le reste de la journée, semaine, année, ce sera à vous de composer.
Conquis·e·s ? Nous, on en a déjà l'eau à la bouche, et l'envie de prendre de nouvelles résolutions food dans la tête. Bonne journée de la Terre.