Le suicide d’une jeune Canadienne relance une nouvelle fois le débat sur le harcèlement virtuel. Rehtaeh Parsons s’est donné la mort après avoir vu circuler sur internet une photo d’elle en train de se faire violer alors qu’elle était inconsciente lors d’une soirée arrosée. À la suite de son agression, la victime aurait été rejetée par ses amis et aurait reçu sur Facebook et par textos des messages d’insultes d’inconnus ainsi que des propositions sexuelles, témoigne sa mère Leah Parsons à CBC, une chaîne d’information canadienne. La famille a déménagé pour arrêter ces agressions continues, sans succès. C’est cette cyber-intimidation qui est mise en cause dans le décès de la jeune fille, après des mois de dépression et plusieurs tentatives de suicide.
Après un an d’enquête (les faits remontent à 2011), l’affaire avait été non-classée : pas de charges légales contre les agresseurs de la jeune fille, faute de preuves. Sa mère s’était déclarée « dévastée » et les insultes n’avaient pas cessé. Leah Parsons a créé une page Facebook et une pétition pour sensibiliser l’opinion publique sur le drame. 115 000 signataires ont donné leur voix pour demander une enquête plus approfondie. « Si Rehtaeh est partie aujourd’hui, c’est parce que quatre garçons ont cru que violer une fille de 15 n’était pas grave, et que faire circuler sa photo pour ruiner sa réputation et son moral serait drôle », écrit la mère sur Facebook, confiant : « Quand Rehtaeh est née, je lui ai dédié ma vie et je lui ai promis le monde. D’autres personnes de ce monde lui ont pris ça ».
Si le suicide de Rehtaeh fait autant réagir et qu'il émeut les Canadiens, c'est qu'il rappelle d'autres faits. Le suicide d'Amanda Todd en 2012, lui aussi dû au cyber-harcèlement. Les hacktivistes du groupe Anonymous avaient retrouvé son agresseur et divulgué son adresse. Ils ont cette fois annoncé sur Twitter et sur YouTube avoir l'identité de deux des agresseurs de Rehtaeh ce jeudi 12 avril.
Victoria Houssay
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