Anti-stress, passe-temps, divertissement, activité tue l'ennui, le sexe semble être le remède à de nombreux maux en cette période de confinement. En quarantaine ensemble pour se protéger de l'épidémie de coronavirus, certains vivent dans un petit appartement, d'autres à distance, ils racontent comment le sexe les rapproche ou les éloigne pendant le confinement.
"J'avais en tête que puisque nous étions confinées ensemble, nous allions devoir faire l'amour deux fois plus souvent" confie Marina*, hôtesse d'accueil de 26 ans. En quarantaine avec sa petite-amie à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis avec qui elle est depuis sept mois, elle s'est mis énormément de pression.
"Ma vie sexuelle avant le confinement était, selon moi, très épanouie, explique-t-elle, mais, automatiquement, quand le confinement a débuté je me suis mise à aller deux fois plus vers ma copine." Cette pression est due à plusieurs choses selon Marina. "Lorsqu'on faisait des apéros en Facetime avec nos amis, chacun se vantait de combler l'ennui avec le sexe. Sur Twitter également je voyais beaucoup de tweets à ce sujet ou encore des articles qui donnaient des conseils pour pimenter nos rapports."
Au bout de deux semaines, elle a abordé le sujet avec sa petite-amie, les deux femmes pensaient finalement la même chose. "Après avoir discuté, on a beaucoup rigolé, elle m'a avoué qu'elle se demandait ce qu'il me prenait depuis le début de la quarantaine." Une preuve de plus, pour elle, que plus il y a de communication, plus les relations sexuelles sont épanouies.
Elle confie qu'après cette discussion, les rapports étaient moins fréquents mais meilleurs. "Le fait d'avoir eu cette discussion nous a beaucoup rapprochées. Après cela lorsque nous avons recouché ensemble, nous en avions réellement envie et donc forcément cela fonctionne mieux !"
Si certains couples sont confinés ensemble, d'autres parviennent à s'entendre à distance. À Nice, Sophia* journaliste de 22 ans est confinée avec ses parents et son copain lui, est à Menton sur la Côte d'Azur.
"D'ordinaire, nous passons beaucoup de temps ensemble et nous sommes sur la même longueur d'onde au niveau du sexe. Ayant l'habitude de nous voir régulièrement, nous avons été perturbés par le confinement", explique-t-elle. Heureusement pour le couple, un ancien cadeau est venu sauver leur sexualité. "Il y a un an j'étais partie faire un stage de deux mois à l'étranger, il m'avait donc offert un sex-toy connecté à une application qui lui permettait de le piloter", raconte la journaliste.
La jeune femme explique que l'application liée au sex-toy permet plusieurs fonctionnalités : "Mon copain contrôle le volume des vibrations, il peut aussi choisir de mettre une musique et il est possible de faire vibrer le gadget en rythme avec la mélodie." Elle explique que pendant ce temps, elle est au téléphone avec son petit-ami qui lui demande d'imaginer des scènes avec lui.
Depuis ce stage à l'étranger, ce cadeau avait été oublié, mais au bout d'une semaine de confinement, le petit-ami de Sophia avait proposé de l'utiliser à nouveau. "C'est très sympa car finalement ça nous permet de plus communiquer, c'est différent de d'habitude forcément mais nous prenons beaucoup de plaisir ainsi !" Si le sex-toy a aidé, la quantité de leurs rapports n'a, elle, pas évolué depuis le confinement.
La jeune femme espère ne pas avoir à utiliser ce gadget trop longtemps, préférant les rapports avec son petit-ami dans la réalité plutôt qu'avec cette application. Elle confie tout de même avoir discuté à ce sujet avec son copain : "Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que nous allions continuer à utiliser le sex-toy dans les moments où on ne se verra pas de plusieurs jours à l'avenir."
Jean-Pierre*, 50 ans, et sa copine de 23 ans sont confinés dans les Bouches-du-Rhône. Depuis le mois de mars, le couple est confiné avec la fille de 17 ans de Jean-Pierre, un cohabitation loin d'être évidente.
"En temps normal nous sommes épanouis dans notre vie sexuelle et nous n'avons pas besoin de prendre de précautions car ma fille va au lycée et a des activités extra-scolaires. Mais depuis que nous sommes tous à la maison, il faut faire attention à ne pas faire de bruit", explique le moniteur de plongé. Un frein, à en croire le couple qui souhaitait profiter de ce temps ensemble pour pimenter leur vie sexuelle.
Pour Jean-Pierre, il est difficile de gérer sa relation de couple avec sa fille dans les parages. "L'appartement est petit et les murs sont fins, on essaie de camoufler les bruits avec la télévision ou de la musique", explique-t-il. Des gestes plus lents et donc une pratique totalement différente de d'habitude pour ce couple ensemble depuis un an. Le moniteur de plongée explique que c'est l'occasion de tester le "sexe lent", mais que sa compagne a du mal à trouver du plaisir. "Cela crée aussi des tensions car ma fille n'hésite pas à nous faire remarquer qu'elle nous entend, on essaie alors de faire attention mais ce n'est pas toujours facile", raconte-t-il.
Le confinement lui a permis de se rapprocher de sa petite-amie, assure-t-il, ils ont pu prendre le temps d'avancer sur de futurs projets ensemble. Cependant au niveau de leur sexualité, Jean-Pierre explique au contraire ressentir de la frustration : "J'ai hâte que les choses reviennent à la normale pour avoir du temps que tous les deux", explique-t-il.