Les sextoys en veulent-ils à nos données personnelles ?
On se le demande sérieusement lorsque s'accumulent les scandales. Récemment encore, relate une information du média en ligne américain 404 Media relayée par le site tech korii, un bad buzz a éclaté outre-atlantique.
Pourquoi ? C'est simple : une Californienne a accusé un gros site de vente de jouets pour adultes, Adam & Eve, d'avoir exploité ses données personnelles en utilisant Google Analytics. Sans lui avoir permis l'anonymat et à l'inverse, avoir ouvert grand les portes de la traçabilité numérique (identification de l'utilisateur, de ses achats, de ses préférences...).
L'utilisatrice est indignée : elle a même décidé de porter plainte. C'est légitime dans une société où la protection de nos données personnelles, et leur libre diffusion, est un vaste débat. Surtout que ce n'est pas la première fois que la question se pose du côté de la sexualité et de la masturbation !
Ce que cette affaire médiatique met en évidence, c'est le rapport houleux entre sextoys et consentement. En 2017 déjà, relate Le Figaro, le fabricant d'un sex-toy dit "intelligent" se retrouvait à verser plusieurs millions de dollars à ses utilisateurs pour divulgation non-consentie des données personnelles.
3,75 millions de dollars de dommages et intérêts étaient alors versés au total afin de "réparer" l'injustice dont se sentaient victimes ceux et celles dont les données personnelles furent téléchargées sans leur consentement, via l'appli, connectée en Bluetooth, de l'un de leurs vibromasseurs électroniques. Ou quand la sexualité rencontre la cybersécurité. Un binôme de plus en plus actuel à l'heure des omniprésentes chartes à cookies, et alors que les paniques au sujet d'éventuels piratages de jouets pour adultes connectés se font entendre.
"Glisser un sextoy dans votre panier virtuel peut-il suffire à vous faire courir le risque que vos préférences en matière de sexualité soient exploitées, voire transmises à des sites tiers ?", s'inquiète aujourd'hui la déclinaison tech du site Slate.fr. On s'interroge à l'unisson face à cette inquiétante divulgation de notions ayant trait aux préférences sexuelles, orientations sexuelles et pratiques sexuelles d'internautes non anonymes...
Et c'est un enjeu riche de sens alors qu'une toute récente étude d'opinion réalisée par StoriesOops / Institut Poll&Roll auprès de 1000 personnes, âgées de 18 à 65 ans, a clairement révélé que les Français·es kiffaient les sextoys. Pour plus d'un tiers d'entre eux, l'innovation et la technologie seraient bon pour la sexualité. 58% des femmes de 18-24 ans en sont clairement persuadées.
Et 70% d'entre elles pensent même que la 'FemTech', les technologies pensées pour garantir le plaisir féminin, constitue une "révolution pour la santé des femmes". Raison de plus pour rester attentif !