La rentrée est difficile pour tout le monde, les enfants ne font pas exception. Quelques jours après le retour à l'école, la fatigue commence déjà à s'installer. Pendant les grandes vacances, progressivement, l'heure du coucher s'est décalée. Et c'est parfois brutalement qu'il a fallu se recaler sur le rythme scolaire, à grands renforts de pleurs, de stress et d'énervement pour les enfants comme pour les parents.
Concernant le sommeil, les enfants ont des besoins différents en fonction de leur âge. Comme nous, ils ne s'endorment pas sur commande. Ainsi, ce petit décalage dû aux vacances ne peut se résoudre en un soir. "Il faut en moyenne 8 à 10 jours pour modifier notre rythme de sommeil", explique ainsi Claire Leconte, professeur de psychologie de l'éducation à l'Université de Lille 3 et auteure d'un ouvrage sur les rythmes scolaires et les rythmes de vie. Dans le meilleur des cas, il faudrait donc commencer à préparer ce retour aux réveils matinaux quinze jours avant la rentrée. Ce n'est pas toujours possible, il existe quelques clés pour mieux passer ce moment délicat.
Avant de s'interroger sur la fatigue de son enfant, voici comment évolue son sommeil en grandissant. Comme le rappelle la Société Française de Recherche et de Médecine du Sommeil de l'Université de Lyon 1, entre 6 mois et 4 ans, les enfants réduisent progressivement leur temps de sommeil pendant la journée. Pendant cette période, des difficultés au coucher sont fréquentes. Dans la seconde partie de la nuit, il y a aussi des "éveils multiples" pendant lesquels l'enfant parvient à se rendormir seul.
Entre 4 et 12 ans, la durée totale de sommeil se réduit encore. La sieste de l'après-midi disparaît presque entièrement. Si l'heure de lever reste assez stable, "après 6 ans, on observe un retard progressif de l'heure du coucher, qui est aux environs de 20 heures vers 5-6 ans, 21 heures vers 8 ans, et 22 heures au début de l'adolescence", rappellent encore les deux experts de la Société Française de Recherche et de Médecine du Sommeil de l'Université de Lyon 1 qui signent cette étude en ligne.
Difficile de répondre à cette question. Une animatrice radio québécoise, Valérie Ambeault, partageait en août dernier sur son blog la photo d'un tableau présentant les heures de lever et de coucher en fonction de l'âge de l'enfant. Ces données se basent, entre autres, sur les travaux de Diane Lalancette, une psychologue québécoise.
Évidemment, ce type de tableau est à prendre avec des pincettes. "L'enfant n'est pas une machine à programme", rappelle Claire Leconte à qui l'on a montré ce tableau. "L'heure à laquelle l'enfant s'endort est tout aussi importante que la qualité de son sommeil. Il ne faut pas le coucher seulement parce que c'est l'heure".
En connaissant bien son enfant et en lui apprenant à repérer les signes avant-coureurs du sommeil, on peut largement améliorer cette qualité de sommeil : "se frotter les yeux ou les oreilles pendant quelques secondes, ce sont des signes assez connus qu'il est temps d'aller dormir", explique Claire Leconte. "Mais on ignore souvent que l'un des signaux les plus forts, c'est le frisson. Si on a froid, c'est qu'il est l'heure d'aller dormir, c'est même le moment où l'on va s'endormir le plus rapidement. Ce frisson est le signe que la mélatonine démarre sa synthèse, notre température corporelle baisse naturellement". Plutôt que de prendre une petite couverture ou de mettre un pull, mieux vaut donc se mettre au lit.
Quand les mauvaises habitudes des vacances perdurent au retour, il va falloir s'armer de patience et organiser scrupuleusement le moment qui précède le coucher. "La mise en place de rituels est capitale pour que l'enfant puisse se remettre dans le rythme rapidement", assure Claire Leconte. "Au moins une heure avant le coucher, les écrans qui les entourent doivent rester éteints. Il faut que ce soit un moment de plaisir en famille."
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