C'est le programme de TF1 qui fait des étincelles côté audiences… mais suscite aussi la de nombreuses questions quant à son authenticité. Diffusé vendredi 27 février en prime-time, « Stars sous hypnose » a attiré plus de 5 millions de curieux, tous fascinés par le maître de l'hypnose Messmer.
Pourtant, si l'émission présentée par Arthur a réalisé un carton plein en écrasant la concurrence, elle a aussi suscité de nombreuses interrogations de la part des internautes, qui ont fait part de leurs doutes quant à la véracité de ce qui se déroulait sur scène. Une séquence, en particulier, tournée pendant l'émission « Motus », les a faits tiquer.
On y voit une candidate, Romane, qui, hypnotisée dans sa loge par Messmer, se jette au cou de Thierry Baccaro, puis lui envoie un baiser chaque fois qu'il prononce son nom.
Or, de nombreux internautes ont pu noter que Romane est en réalité une comédienne. Étudiante au Cours Florent, elle a notamment joué dans « Au nom de la vérité », également diffusé sur TF1 et… produit par Arthur, tout comme « Stars sous hypnose ».
Le programme a aussi été remis en question par des médecins. Interrogé par 20minutes, le docteur Jean-Marc Benhaiem, responsable du diplôme universitaire d'hypnose médicale à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, a jugé l'émission « ridicule et nuisible » pour sa spécialité.
« Il y a deux phases dans l'hypnose. La première consiste à rendre la personne malléable et souple pour la faire changer de certitudes ou d'habitude. Elle est alors vulnérable, confuse. La deuxième phase, thérapeutique, consiste à aider les gens à trouver une nouvelle place dans l'existence, grâce à cet état. Au music-hall, ou dans l'émission de TF1, on s'arrête à la première phase, la phase docile, de déstabilisation », explique-t-il, avant d'affirmer que TF1 use d'un autre procédé de falsification.
« Il y a un malentendu. Les stars hypnotisées dans cette émission font partie des 5 à 6% de personnes hyper suggestives avec qui on peut jouer comme des marionnettes. Les artistes ont l'habitude de changer de rôle, d'être en représentation. Ça en fait des personnes très sensibles à l'hypnose. C'est plutôt une qualité d'ailleurs. Mais ce n'est pas le cas de l'immense majorité de la population.»