On le sait, la mémoire olfactive est particulièrement puissante et tenace. Il n'y a qu'à voir la tronche qu'on fait quand une odeur oubliée refait soudainement surface et nous envoie des années en arrière, à un instant bien précis de notre enfance.
L'odeur joue également un rôle important dans nos relations - on oublie rarement l'odeur de sa maman, et on prend plaisir à piquer les fringues de la personne qu'on aime pour s'envelopper de son parfum. On se souvient aussi avec émotion des expéditions dans les parfumeries quand on était ados pour se procurer un échantillon du parfum que portait notre crush du moment...
Du coup, pas étonnant que quelqu'un ait fini par trouver un moyen de capitaliser là-dessus. Après le vibromasseur dans lequel on peut mettre les cendres de son défunt partenaire et le pendentif-urne pour garder ses proches disparus tout près du coeur, voici le parfum qui recrée l'odeur des gens qu'on a perdus.
L'idée nous vient de la Française Katia Apalategui, qui s'est associée à l'université du Havre, dont une section travaillait déjà sur la reproduction d'odeurs humaines. Katia y a songé lorsqu'elle a remarqué que sa mère, après la mort de son mari, trouvait du réconfort dans l'odeur imprégnée dans les taies d'oreiller.
Géraldine Savary, chercheuse à l'université, explique :
"On prend les vêtements d'une personne et on en extrait l'odeur - qui représente environ une centaine de molécules - et on la reproduit sous forme de parfum en quatre jours."
Un processus rapide qui vous en coûtera quand même une petite somme : copmptez 560 euros la bouteille. L'affaire devrait être lancée à partir de septembre prochain, et Katia et son équipe (dans laquelle se trouve notamment son fils, étudiant en école de commerce) commenceront par proposer leurs services aux pompes funèbres.