Thomas (Victor Belmondo) est un flambeur un peu paumé qui brûle la vie par les deux bouts. Le centre du monde ? Son nombril. Mais sa vie va bientôt être bouleversée par un drôle de petit bonhomme : Marcus (le formidable Yoann Eloundou), 12 ans, atteint d'une déformation cardiaque et en sursis depuis sa naissance. Un jeune handicapé dont la vie est cadencée par les rendez-vous médicaux et sur le point de baisser les bras. Thomas va être chargé par son médecin de père (Gérard Lanvin) de lui redonner goût à la vie. Progressivement, une relation complice et touchante va se tisser entre ces deux garçons si différents.
Lorsque nous le contactons sur Zoom, Victor Belmondo affiche un large sourire. Il se réjouit de pouvoir enfin parler d'Envole-moi dont la sortie avait été repoussée à cause de ce satané virus. Dans ce long-métrage aussi vivant que sensible signé Christophe Barratier (Les Choristes), le jeune acteur de 27 ans irradie dans un rôle où il déploie son jeu instinctif et sa présence solaire. Nous avons voulu parler avec lui de ce film "anti-Covid", de son héritage prestigieux et de la joie de retrouver les salles de cinéma qui lui ont tant manqué.
Victor Belmondo : A certains égards, oui, mais je suis aussi très différent de lui. Pour le côté sensible, très certainement, pour ce côté flambeur, un peu moins. Mais c'est vrai que c'est un personnage qui a plusieurs couches et il a de très belles qualités dès qu'on creuse un peu.
C'est d'ailleurs ce qui m'a plu dans ce rôle : il n'y a pas d'évidence. De prime abord, on découvre un garçon qui fait n'importe quoi, un peu perdu, mais très vite, on s'aperçoit que c'est quelqu'un qui ne s'est pas encore trouvé, qui souffre et qui est finalement très bien. En tant qu'acteur, pouvoir traverser cette évolution-là, c'est génial.
V.B. : Non, même si je me suis posé la question. Mais comme Thomas n'a lui-même jamais rencontré d'enfants malades et que lorsqu'il rencontre Marcus pour la première fois, c'est un choc, je voulais me mettre dans les mêmes conditions que le personnage, être dans la même spontanéité : me retrouver pour la première fois à l'hôpital avec des enfants malades. Je ne voulais pas avoir un temps d'avance sur le personnage.
V.B. : C'est une relation très forte et complémentaire. Chacun va s'apporter des choses : Thomas va grandir aux côtés de Marcus, il va devenir quelqu'un de meilleur et Marcus va aussi évoluer à son contact et reprendre goût à la vie. Et effectivement, on ne bascule jamais dans le pathos. C'est une dynamique qui amène même à des situations très drôles et une émotion toujours positive. Si on pleure, ce sont des larmes qui font du bien et c'est toute la force du film.
V.B. : L'interruption a été dure à vivre parce qu'un tournage est un marathon et qu'une fois qu'on est dans le rythme, on fonce. On a dû tout arrêter après cinq semaines, au pic du tournage. Et on a été plongé dans l'incertitude, on ne savait pas quand nous pourrions reprendre. Ca, ça a fait très mal... On nous a enlevé notre histoire d'un coup, ça a été assez violent. Et nous avons été prévenus de la reprise seulement deux semaines avant.
Mais le retour a été génial. Il y a eu une énergie dingue sur plateau, on était toutes et tous hyper heureux de se retrouver et on a profité de chaque instant ensemble. Cela a donné un vrai regain et une super fluidité au tournage.
V.B. : Oui, c'est un film FFP2 ! (rires) C'est un long-métrage qui véhicule tellement de bonnes énergies, de belles émotions et recèle tellement de vie qu'effectivement, c'est le film parfait pour contrer l'épidémie. On a toutes et tous besoin de ressentir des sensations saines, de se sentir bien.
V.B. : Bien sûr, ça a été un film très important pour moi. Pour beaucoup de jeunes de mon âge, ce fut une vraie claque, un film qu'on a vu et revu, auquel on s'est identifié et qu'on a admiré.
V.B. : Je n'irai pas pas aussi loin dans les termes. Ni l'un, ni l'autre en fait. Mais je vois ce qu'elle veut dire... C'est plutôt agréable, mais il y a aussi des inconvénients. Evidemment, il y a une attente que je comprends et on ne peut pas y échapper. J'en fais une énergie de travail saine et positive.
Belmondo, c'est le nom que j'ai depuis que je suis né et avec lequel j'ai grandi : je ne me rends pas forcément compte de ce que cela m'apporte ou pas, des portes que cela m'ouvre ou que cela me ferme. En tout cas, je ne m'en suis jamais servi, bien au contraire. Je fais avec et j'avance.
V.B. : Quelque part, c'est un peu comme un fils de boulanger qui grandit dans une boulangerie : au bout d'un moment, il va peut-être vouloir devenir boulanger. Pas forcément parce qu'il a vu son père boulanger, mais parce qu'il a senti les odeurs de pain toute son enfance. Moi, c'est un peu pareil.
J'ai baigné dans le milieu du cinéma et peut-être sans m'en rendre compte, ça a éveillé ma passion. Ce sont des choses inconscientes. En tout cas, jamais je ne suis dit : "Je veux faire comme lui". J'ai juste senti qu'il y avait un désir de cinéma en moi et j'en ai conclu que mon grand-père y était peut-être pour quelque chose. Mais cela m'a influencé "malgré moi".
V.B. : J'aimerais faire le tour du monde sur un bateau, rencontrer des gens à terre et dormir sur la mer. J'aimerais aussi continuer à faire des films si c'est possible. Et puis cela fait des années que j'ai un saut en parachute qui est booké et il faut vraiment que je m'y mette !
V.B. : Déjà, pouvoir parler de ce film, ça me fait beaucoup de bien. J'essaie aussi de profiter de ma famille et de mes amis, je continue à sortir quand je le peux et à prendre ce qu'il y a à prendre. Je regarde des films, je lis... On ne nous a pas tout retiré. C'est vrai que la vie n'est pas toute rose en ce moment, mais je relativise.
Ce qui me manque le plus, ce sont les salles de cinéma (l'interview a eu lieu fin mars alors que les salles sont fermées). Quand je ne travaille pas, aller au cinéma est ce que je fais le plus souvent : au moins cinq fois par semaine, je vois tous les films qui sortent ! C'est un endroit très important pour moi. Le reste, on compense, mais une salle de cinéma, on ne peut pas la remplacer... J'ai donc vraiment hâte de retourner au cinéma à la réouverture : les salles en auront besoin, mais le public aussi.
Bizarrement, tu ne mentionnes pas la cuisine parmi tes passe-temps favoris...
V.B. : Et non, je suis fils de cuisinière (sa mère Luana Belmondo est une animatrice d'émissions culinaires- Ndlr), frère de cuisinier (son frère aîné Alessandro Belmondo est chef cuisinier), mais je ne cuisine pas. Ce n'est pas faute d'essayer pourtant.
A quel point la chanson Envole-moi de Jean-Jacques Goldman tourne-t-elle dans ta tête ?
V.B. : Oh, quotidiennement ! (rires) Et ça fait un an. Mais j'aime cette chanson, donc tout va bien.
V.B. : Il y a le film de Xavier Beauvois, Albatros, qui sortira le 3 novembre 2021 et qui a eu de super critiques au festival de Berlin. Et je vais tourner deux films cette année, mais je ne peux pas encore en parler pour le moment.
Envole-moi
Sortie le 19 mai 2021 au cinéma
Un film de Christophe Barratier
Avec Victor Belmondo, Yoann Eloundou, Marie-Sohna Condé, Gérard Lanvin...