La chanson on la connaît : on se réveille le dimanche matin avec une gueule de bois carabinée, on puise dans ses souvenirs pas franchement glorieux de la veille, et là forcément, on accuse l'alcool. Évidemment, si on a dansé sur la table et câliné tout le monde tel un Bisounours en goguette, c'est de la faute du vin. Sauf que la science a parlé et qu'à la croire, la "personnalité alcoolisée" que l'on a pris l'habitude d'accuser pour toutes nos excentricités n'existerait tout simplement pas. Cette découverte (dont on se serait bien passé), on la doit à une étude menée par l'Université du Missouri et dirigée par la psychologue Rachel Winograd.
Comme le rapporte Refinery 29, les chercheurs ont réuni 156 participants et leur ont demandé de remplir un questionnaire sur les traits de personnalité qu'ils pensaient exhiber lorsqu'ils étaient sobres et quand ils étaient ivres. Les participants ont ensuite été divisés en deux groupes. Les premiers ont consommé de l'alcool tandis que les seconds ont bu uniquement des softs. Pendant ce temps-là, tous les cobayes ont participé à des jeux et discussions conçus spécialement pour faire ressortir chez eux certains traits de leur personnalité, tout ça alors que des observateurs impartiaux les observaient. Ils ont également été interrogés à nouveau sur le caractère qu'ils pensaient exhiber selon s'ils étaient sobres ou sous l'effet de l'alcool.
Et c'est là que les choses deviennent intéressantes. Ainsi, les participants ayant consommé de l'alcool ont noté pendant le test qu'ils se sentaient mieux dans leur peau, plus extravertis, plus ouverts à de nouvelles expériences et émotionnellement plus stables. Bref, l'alcool a fait son oeuvre. Sauf que d'après les observateurs extérieurs, si les participants étaient effectivement plus extravertis, le reste de leurs traits de caractère n'avaient pas changé. En d'autres termes, l'alcool ne nous fait pas passer de Dr. Jekyll à Mr. Hyde comme on a pris l'habitude de le croire. Notre personnalité reste la même que l'on soit sobre ou que l'on vienne de s'enfiler un pichet de Margarita.
Dans le compte rendu de son étude, la psychologue Rachel Winograd souligne : "Nous avons été surpris par la disparité entre la perception que les participants avaient d'eux-mêmes et la perception des observateurs extérieurs. Parmi tous les traits de personnalité, le seul qui changeait de manière flagrante lorsqu'ils étaient sobres ou sous l'effet de l'ivresse était leur exubérance".
Vous l'aurez donc compris, la prochaine fois que vous terminerez votre soirée avec la culotte sur la tête, vous ne pourrez pas accuser l'alcool.