Elles se sont accroupies devant le siège de l’ambassade d’Ukraine. Culottes baissées, seins nus, le torse couvert de l'inscription « Yanukovych piss off » (« Ianoukovitch dégage! »), les Femen protestent entre autres contre le refus de dernière minute du président Ukrainien de signer un accord d’association... ainsi que ses méthodes musclées pour faire taire la contestation.
Alors, des couronnes de fleurs dans les cheveux, elles ont uriné sur des photos du chef de l'Etat ukrainien, au cri de «l'Ukraine en Europe», avant de se rhabiller et de quitter les lieux sans incident, rapporte le journal Le Parisien. Les Femen ont tenu également à apporter leur soutien aux dizaines de milliers de manifestants ukrainiens qui exigent eux aussi le départ du président Viktor Ianoukovitch en ce moment à Kiev.
« Nous sommes venues pour dire à l'Europe que nous avons besoin d'aide », a expliqué Inna Shevchenko, chef de file des Femen en France. Les manifestants « ont été confrontés à des violences de la part de la police ». Pour l'Ukraine, « ça n'est pas seulement un moment difficile, c'est un aussi un moment dangereux », explique-t-elle au quotidien français. La situation en Ukraine est très tendue. Ce dimanche 1er décembre, des manifestants ont pris le contrôle des locaux de la mairie de Kiev lors de la manifestation de l'opposition dans la capitale et des centaines de policiers ont été blessés au cours d’affrontements.
L'opposition ukrainienne avait appelé samedi 30 novembre à « renverser » le pouvoir en descendant dans la rue, après la dispersion violente de manifestants qui occupaient le centre de Kiev pour protester contre le volte-face du pays à l'égard de l'UE. L’événement avait été analysé alors comme une victoire diplomatique pour Moscou, qui, ce faisant, rapatriait l’Ukraine dans sa zone d’influence - tout en montrant une fois encore que la Russie était de retour sur la scène internationale. L'opposante emprisonnée et ex-premier ministre Ioulia Timochenko avait demandé aux Ukrainiens de « se lever contre la dictature » et à se mobiliser dimanche dans le centre de Kiev.