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Quand la peur stimule désir et plaisir
Publié le 17 avril 2014 à 18:06
Par Sophie Bramly
Certains fantasmes passent par le danger, le besoin d'un grand frisson. Certains comportements sexuels comportent également une part de risque, comme si la peur venait alimenter l'excitation sexuelle, au même titre que des émotions bienveillantes. Le besoin de danger peut-il avoir une fonction précise dans la relation sexuelle ?
Quand la peur stimule désir et plaisir Quand la peur stimule désir et plaisir© Thinkstock
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... C'est en tout cas la question* que s'est posée le professeur Cindy Meston, psychologue clinicienne, à l'Université de Texas, à Austin (États-Unis), auteur de nombreuses études sur les comportements sexuels féminins et du livre Why Women have Sex (pourquoi les femmes font-elles l'amour?). Pour résoudre cette question, elle a choisi une approche originale : recruter dans des parcs à thèmes du Texas des personnes qui redoutent les montagnes russes, dont le cœur bat vite lorsqu'elles ont peur, et qui sont, ou non, en couple. Ceci afin d'examiner autrement l'attraction sexuelle chez les hommes et les femmes, l'excitation résiduelle expérimentée après quelques tours de montagnes russes servant à intensifier leur expérience, différemment ou pas selon que le candidat ait ou non un partenaire.

>> Sexe : osez prendre des risques <<

L'excitation des 300 candidats a été mesurée face à l'attirance ressentie et le désir motivé par des photos de personnes de sexe opposé, qui leurs étaient présentées avant ou après le tour de montagnes russes. Ils devaient les noter et répondre à un questionnaire demandant s'ils avaient envie de rencontrer la personne, de l'embrasser, etc., mais également des questions sur la peur, l'accélération cardiaque, la transpiration que provoquaient les montagnes russes.

>> Le désir des hommes est-il si différent du désir des hommes ? <<


Dans le cas de candidats en couples, les photos vues avant ou après le tour étaient perçues sensiblement de la même façon. Mais dans le cas de personnes célibataires, l'excitation et le désir de la personne présentée en photo était beaucoup plus intense après avoir eu peur qu'avant. Ce « transfert d'excitation » montrerait les liens qui existent dans le cerveau entre les circuits de la peur et ceux de l'excitation sexuelle.

>> Dix choses insolites à savoir sur le sexe <<

Quand l'orthosympathique et le parasympathique sont paresseux, l'excitation doit être extrême

Pour le psychiatre Paul Fedoroff, spécialiste des paraphilies (pratiques sexuelles dites « hors normes ») à l'Université d'Ottawa, il y aurait une explication rationnelle à cela. Les deux systèmes de nos circuits nerveux autonomes, le parasympathique et l'orthosympathique gèrent la sudation, le rythme cardiaque, etc., tandis que c'est l'orthosympathique qui gère également l'orgasme. « Pendant l'activité sexuelle, le parasympathique est mis en œuvre et à un certain moment, lorsque nous sommes suffisamment excité, un interrupteur intervient, nous branche sur l'orthosympathique pour arriver à l'orgasme. Le paraphile, pour sa part, souffre d'une défaillance, d'une paresse de cet interrupteur, si bien qu'il a besoin de recourir à des actes extrêmes pour mettre en œuvre l'orthosympathique »**.
Pour lui, il est également vraisemblable qu'en dehors de toute question paraphile, les fantasmes qui font appel à des scènes de violence chez les femmes (être prise par des inconnus, dans des lieux publics, etc.) pourraient bien fonctionner selon le même principe, afin de débloquer un parasympathique paresseux.
Des tests ont d'ailleurs montré que l'évocation de scènes sexuelles violentes provoquent un afflux sanguin immédiat dans les parties génitales alors que lorsque la peur n'est pas associée au sexe, elle ne provoque aucun afflux.

Il ne faudrait pas tirer de conclusion hâtive de ces études et alimenter à tous prix des fantasmes de violence pour provoquer des orgasmes, mais il est malgré tout intéressant de noter que le corps a des mécaniques de secours lorsqu'un grain de sable tente de bloquer l'accès à l'extase …

* Love at first fright (L'amour dès la première peur) de Cindy Meston et Penny Frolich, étude parue
dans Archive of Sexual Behavior en 2003.

** in Que veulent les femmes ?, de Daniel Bergner, éditions Hugo Doc



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