En poste depuis 2012, le président de l’archipel des Maldives, Abdulla Yameen Abdul Gayoom, entend bel et bien renouer avec les principes de la charia. Dans cette république où l'islam est considérée comme une religion d'Etat, un moratoire sur la peine de mort en vigueur depuis 60 ans vient ainsi d’être annulé, rétablissant la peine capitale non seulement pour les adultes, mais également pour les mineurs. Si ces derniers sont jugés pour meurtre, ils pourront désormais être condamnés à mort et exécutés à leur majorité. En effet, l’âge de la responsabilité criminelle est fixé à 10 ans aux Maldives, et à 7 ans pour les crimes tels que le vol, la consommation d’alcool, la fornication et l’apostasie.
Cette décision, prononcée le 27 avril dernier, est pourtant contraire au droit international qui interdit l’application de certaines peines aux moins de 18 ans. Elle a entraîné des réactions nombreuses notamment de la part des voyagistes qui appellent au boycott de la destination. Jacques Maillot, fondateur de Nouvelles frontières, estime ainsi qu’il est possible « de peser, d’asphyxier le pays et d’arriver à renverser ce pouvoir en place depuis 2012 ». Jean-François Rial, PDG de Voyageur du Monde menace également de ne plus vendre la destination si le gouvernement ne fait pas marche arrière.
L'historien Giuseppe Di Bella a par ailleurs publié début mai une tribune sur Le Nouvel Obs, appelant au boycott des Maldives : « La principale ressource économique des Maldives est le tourisme. je me vois très mal me prélasser sur les plages de ce paradis tropical de carton-pâte, sans me soucier du sort funeste qui pourrait être réservé à ses habitants, mineurs et enfants compris. (...) Il ne fait aucun doute que les autorités des Maldives pourraient revoir leur position si elles constataient une baisse significative de la fréquentation touristique. Chacun d'entre nous agira en fonction de ce que lui dicte sa conscience.» Le tourisme représente, en effet, 30% du PIB des Maldives, et 80% en élargissant aux services liés au tourisme.
#Maldives : peine de mort pour les enfants de + de 10 ans, 7 ans pour apostasie ou alcool. Qui ose encore aller en vacances dans cet enfer ?
— Avenir libre (@AvenirLibre) 22 Mai 2014
#Maldives : peine de mort instaurée pour les enfants. Une idée ? Protester en ne vous y rendant pas en vacances http://t.co/2BDU59xxQH
— CausetteLeMag (@CausetteLeMag) 20 Mai 2014
#Maldives.Peine de mort restaurée pour les enfants, très grave.Les voyagistes doivent menacer de boycotter si cette mesure n'est pas annulée
— Jean-François Rial (@jfrial) 20 Mai 2014