Considérée comme l'une des pionnières du féminisme français, Olympe de Gouges – de son vrai nom Marie Gouze - a consacré toute sa vie au combat pour les droits des femmes. Héroïne de la révolution, elle s'est très tôt affranchie de toute autorité masculine. Lorsque son époux, un homme grossier et inculte, meurt de noyade l'année qui suit leur mariage, elle se rend seule à Paris avec son petit garçon et commence à écrire ses premiers textes. Refusant de se remarier pour conserver sa liberté de publication, elle publie en 1791 sa Déclaration des droits de la femme, dans laquelle elle réclame l'égalité des droits civils et politiques entre les femmes et les hommes.
Sa grande victoire ? Avoir obtenu que les femmes puissent participer aux cérémonies nationales, notamment à la commémoration de la prise de la Bastille le 14 juillet 1792. Opposée à Robespierre, elle est arrêtée puis condamnée à mort en juillet 1793. Elle meurt le 3 novembre 1793.
Elle a dit : "La femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune."
Comme Malcolm X et Martin Luther King, Angela Davis est l'une des grandes figures du mouvement des droits civiques américains. Militante communiste et membre des Black Panthers, elle est aussi l'une des théoriciennes du Black feminism, qui lie les problématiques du sexisme et de la ségrégation raciale. Née en Alabama de parents enseignants, Angela Davis est profondément marquée par leurs théories marxistes. Confrontée quotidiennement au racisme, elle entreprend des études supérieures en Allemagne, puis en France, qui achèvent de la sensibiliser à la pensée philosophique de Jean-Paul Sartre et Albert Camus.
Après avoir rejoint le mouvement des Black Panthers en 1967, Angela Davis n'aura de cesse de militer contre le sexisme d'une partie du mouvement nationaliste noir américain et s'imposera comme leadeuse charismatique et volontaire. Pour elle, l'homme noir ne peut se libérer s'il continue d'asservir sa femme et sa mère. Rebelle dans l'âme, Angela Davis n'a depuis jamais arrêté de se battre. Enseignante à l'Université de Californie à Santa Cruz, elle continue aujourd'hui d'interpeller les dirigeants politiques sur la place des femmes dans la société occidentale.
Elle a dit : "Je n'accepte plus les choses que je ne peux pas changer. Je change les choses que je ne peux pas accepter."
Farouchement indépendante et éprise de liberté, George Sand est l'image même de la femme émancipée de l'autorité des hommes. Née Amantine Dupin, baronne Dudevant, George Sand se destine très tôt à l'écriture. Délaissant son nom pour prendre un pseudonyme masculin, George Sand a marqué la vie intellectuelle parisienne par son oeuvre, mais aussi par sa défense de la place des femmes dans la société du XIXe siècle et le droit à aimer. Son goût pour les tenues masculines et sa vie amoureuse agitée – elle a été l'amante d'Alfred de Musset, Michel de Bourges, Frédérique Chopin et Alexandre Manceau – lui valent à l'époque les foudres des conservateurs. Profondément indépendante, George Sand n'en a cure. Provoquant le scandale en fumant des cigares et cigarettes en public, George Sand a aussi choqué en affirmant des positions anti-mariage et anticléricales, et en refusant de se conformer à l'idéal féminin imposé alors par les hommes.
Elle a dit : "Le désir d'une femme n'est jamais douteux, puisqu'elle y risque son honneur."
Née sous le nom d'Isabella Baumfree de parents esclaves dans une ancienne colonie hollandaise de l'État de New York, Sojourner Truth est vendue à l'âge de onze ans puis mariée de force à un esclave plus âgé qu'elle. Pour échapper à son troisième maître qui refusait de la libérer après l'abolition de l'esclavage dans l'État, elle fuit à trente ans avec sa plus jeune fille, Sophie, et sert au sein de multiples communautés religieuses. Elle finit par rejoindre un groupuscule religieux qui milite pour l'abolition de l'esclavage et le mouvement des droits des femmes. Devenue militante passionnée, Sojourner Truth prononce en 1851 devant la convention des droits de la femme dans l'Ohio le discours "Ain't I a Woman?", qui lui vaut de passer à la postérité.
Elle a dit : "Si la première femme que Dieu a jamais créée était assez forte pour faire tourner le monde à l'envers toute seule, alors toutes les femmes ensemble devraient être en mesure de le faire tourner droit à nouveau."
Surnommée "la suffragette française", Hubertine Auclert a toujours eu l'esprit rebelle. Placée dans un couvent à dix-huit ans après la mort de sa mère, la jeune Hubertine est renvoyée de la vie monacale car jugée trop indépendante par les religieuses. Fervente républicaine et défenseuse des droits des femmes, elle fonde en 1876 la société des droits des femmes qui devient sept ans plus tard le suffrage des femmes pour que les femmes obtiennent enfin le droit de vote.
Fondatrice du journal La Citoyenne, elle participe à la création en 1900 du Conseil national des Françaises qui fédère les groupes féministes en France. Grâce à son engagement, les Françaises mariées obtiennent le droit de contrôler leur propre salaire. Mais ce n'est pas suffisant pour Hubertine Auclert, qui revendique l'égalité complète. Candidate aux élections législatives de 1910, elle s'est battue jusqu'à sa mort pour les droits des femmes.
Elle a dit : "Il faudrait que nous soyons des créatures folles et insensibles pour ne pas nous occuper de politique."
Mary Wollstonecraft n'est pas seulement la mère de l'écrivaine Mary Shelley. Elle est aussi l'une des plus ferventes défenseuses du droit des femmes à l'éducation en Grande-Bretagne. Femme de lettres et philosophe, Mary Wollstonecraft se marie au philosophe William Godwin. Mais ce sont ses amitiés féminines qui ont le plus compté dans sa vie : d'abord celle avec son amie d'enfance Jane Arden et surtout celle entretenue avec Fanny Blood. Ensemble, elles envisagent de vivre une utopie féminine en vivant ensemble tout en étant financières économiquement.
Frustrée par les limitations imposées aux femmes de bonne famille mais pauvres qui souhaitent travailler, elle écrit ses Pensées sur l'éducation des filles puis se lance dans l'écriture de Défense des droits de la femme, un pamphlet féministe qui dénonce la société patriarcale de son temps et milite pour une meilleure éducation des femmes. Paru en 1792, l'ouvrage est considéré comme l'un des livres fondateurs du mouvement féministe outre-Manche.
Elle a dit : "Renforcez l'esprit féminin en l'élargissant et il y aura une fin à l'obéissance aveugle."
Louise Weiss a fait du droit de vote des femmes et du pacifisme ses combats. Femme de lettres et journaliste, elle est profondément marquée par la Première guerre mondiale et milite à la fin du conflit pour la paix en Europe. Parallèlement, elle mène des actions radicales et ironiques pour obtenir le droit de vote des femmes. Fondatrice de l'association Les femmes nouvelles, elle se présente symboliquement aux élections municipales de Montmartre en 1935 et, en transformant des cartons à chapeaux en urnes, recueille 18 000 bulletins en sa faveur. Elle aurait refusé un poste de ministre que lui proposant le nouveau président du Conseil Léon Blum en lui répondant : "J'ai lutté pour être élue, pas pour être nommée."
Elle a dit : "S'il fallait libérer les femmes d'un lourd passé de préjugés et réviser les lois, il fallait aussi et surtout les affranchir d'elles-mêmes."
Comme Hubertine Auclert et Louise Weiss, l'Américaine Maud Wood Park a elle aussi défendu le droit de vote des femmes. Première présidence de la League of Women Voters, Maud Wood Park est connue pour ses discours pleins de fougue en faveur du XIXe amendement de la Constitution des États-Unis, qui finit par entrer en vigueur en 1920. Elle a également formé et dirigé une coalition appelée Women's Joint Congressional Committee avec les dirigeantes d'autres groupes féministes. Ensemble, elles ont fait adopter une loi protégeant les femmes enceintes et les nourrissons et donnant un statut indépendant aux femmes mariées.
En Argentine, le combat pour le droit de vote des femmes a été incarné par Eva "Evita" Perón. Cette belle actrice, qui s'est illustrée dans des films et au théâtre, épouse en 1945 Juan Perón, qui devient président de l'Argentine l'année suivant. Fervente militante en faveur de l'égalité entre femmes et hommes, Evita a utilisé sa position de Première dame pour se battre en faveur du suffrage des femmes et l'amélioration de la vie des pauvres. En 1947, victoire : les parlementaires votent enfin le suffrage universel en Argentine. Elle meurt cinq ans plus tard d'un d'un cancer fulminant du col utérin, à l'âge de 33 ans mais est restée depuis une figure légendaire de la politique argentine.
Elle a dit : "Le présent siècle ne passera pas dans l'Histoire sous le nom de siècle de la désintégration atomique, mais avec un autre nom beaucoup plus significatif : le siècle du féminisme victorieux."
Née à Venise dans une famille érudite, Christine de Pizan tient de son père, médecin et conférencier d'astrologie, son goût pour l'histoire et les lettres. Mariée à quinze ans, elle se retrouve veuve à vingt-six et décide dès lors de se consacrer à la poésie. Engagée en faveur de l'éducation des filles, elle initie une querelle sur le très misogyne Roman de la Rose, surtout la deuxième partie publiée par Jean de Meung et sa conception dévalorisante des femmes. Sa Cité des Dames, publiée en 1405, est une prise de position ferme contre les préjugés sexistes dont sont victimes les femmes, tout autant pourvues de compétences et de talents que les hommes. Christine de Pizan est considérée comme la première femme de lettres française ayant vécu de sa plume.
Elle a dit : "Si c'était la coutume d'envoyer les petites filles à l'école et de leur enseigner méthodiquement les sciences comme on le fait pour les garçons, elles apprendraient et comprendraient les difficultés de tous les arts et de toutes les sciences aussi bien qu'eux."