En France, on estime que 250 000 enfants dits « en danger » sont suivis chaque année par la Protection de l’enfance. Une grande partie d’entre eux est placée dans des familles dont l’un des membres est assistant familial agréé par le Conseil général. Séparés de leurs proches par décision du juge ou parfois sur demande des parents eux-mêmes, ces jeunes ont alors, dans ce nouvel environnement, la possibilité de retrouver un équilibre.
Les familles d’accueil ont à la fois un rôle affectif et éducatif. Elles peuvent accueillir un enfant pendant une courte période, sur une durée indéterminée ou de façon permanente. Devenir assistant familial est donc une décision lourde de conséquences, à ne pas prendre à la légère.
Pour exercer le métier d’assistant familial, il faut d’abord obtenir l’agrément du Conseil général de son lieu de résidence.
Celui-ci est théoriquement accordé à toute personne qui en fait la demande, sous certaines conditions. Le candidat est notamment tenu :
- D’avoir au moins 10 ans de plus que l’enfant accueilli et d’être âgé de moins de 60 ans.
- De parler parfaitement le français.
- De se soumettre à un examen médical, son état de santé, tout comme celui des membres de sa famille devant être compatible avec l’accueil d’un enfant ou d’un adolescent.
- De disposer d’un logement adapté à l’accueil des mineurs.
- D’offrir des conditions d’accueil garantissant la sécurité, la santé et l’épanouissement intellectuel des mineurs et des majeurs de moins de 21 ans.
- De jouir de l’ensemble de ses droits civiques.
Au cours de la procédure d’agrément, d’une durée de 4 à 6 mois, le candidat peut être convié à des réunions d’information et de discussion sur l’assistant familial, une profession particulière qui implique un investissement de l’ensemble de la famille. Par ailleurs, pour les besoins de l’enquête réalisée par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), des visites, parfois inopinées, peuvent être rendues à son domicile et des entretiens réalisés avec ce dernier et/ ou les membres de sa famille.
C’est ensuite au président du Conseil général, et par délégation, au médecin enfance-famille, que revient la responsabilité d’accorder ou non le précieux sésame nécessaire pour postuler auprès du service départemental de Protection maternelle et infantile (PMI).
Une fois l’agrément en poche, la route est encore longue. Le futur assistant familial doit encore se porter candidat à cette fonction auprès des services de l’Aide sociale à l’enfance. Il devra alors passer plusieurs entretiens (entre 2 et 4) avec un travailleur social et un psychologue, au terme desquels un rapport d’évaluation sera établi. Un avis sera ensuite émis sur la base de ce document et adressé au responsable départemental de l’Aide sociale à l’enfance. La décision finale, favorable ou non, est communiquée à l’éventuel accueillant par lettre recommandée.
Le candidat qui reçoit un avis favorable est automatiquement inscrit sur la liste des familles d’accueil aptes à travailler pour le service de l’aide sociale à l’enfance. La signature de son contrat de travail aura lieu juste avant l’accueil du premier enfant, qui sera lui-même précédé d’une formation de 60 heures. Ce n’est qu’une fois toutes ces étapes franchies, que le candidat est officiellement salarié, en tant qu'assistant familial agréé, agent non titulaire du Conseil général. Il bénéficiera tout au long de sa carrière d’un accompagnement et d’un suivi professionnel assuré par les services du Conseil général.
Par ailleurs, pendant les deux ans suivants sa prise de fonction, il devra suivre une autre formation en alternance de 240 heures, portant sur le développement physique et psychologique de l’enfant et sur le métier et la fonction de la famille d'accueil.
L’adoption affective
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