En France, 143 personnes sont décédées des coups de leur conjoint en 2014. Pour lutter contre ces violences conjugales, l'Etat met régulièrement l'accent sur le dialogue, grâce notamment à des campagnes de pub visant à sensibiliser chacun à la gravité de ce problème. Mais c'est souvent l'impuissance qui gagne l'entourage d'une victime. Comment l'aider ? Comment briser l'engrenage de la violence ? Comment l'amener à chercher de l'aide et à fuir son bourreau ? Si vous avez déjà tenté de voler au secours d'une femme victime de violences conjugales et que celle-ci s'est immédiatement renfermée, sachez que ce n'est pas de votre faute. Aider une victime est un métier et il existe des professionnels qui pourraient soutenir cette personne.
De votre côté, vous pouvez la rassurer et l'épauler. Voici en tout cas ce qu'il faut impérativement éviter face à une victime.
La peur et la manipulation règnent en maître dans ce type de rapports abusifs et votre amie doit être complètement tétanisée à l'idée d'envisager une séparation. Vous n'imaginez pas la force qu'il lui a fallu pour se confier à vous, alors ne gâchez pas pas tout en la traitant de peureuse. Parce qu'en lui posant cette question, c'est exactement ce que vous êtes en train de faire...
Il est plus facile de juger les gens que de comprendre les véritables raisons de leur souffrance. Mettez-vous dans la tête que les relations humaines sont complexes. Pour votre amie, sa relation se définit également par un passif et une histoire d'amour, pas uniquement par la violence. Ne la culpabilisez pas davantage. Pointer du doigt sa passivité est l'une des pires choses que vous puissiez faire.
Il n'y a rien de pire que de voir sa parole remise en cause lorsqu'on est victime de violences, surtout quand ce genre de réflexion sort tout droit de la bouche de l'un de ses proches. Ce n'est pas parce que vous n'imaginez pas son compagnon la frapper ou qu'elle n'a pas de marques visibles sur le corps, que votre copine n'est pas victime de violences.
C'est exactement ce que pourrait répondre une femme, qui a déjà été victime de violences conjugales mais qui n'arriverait pas à s'en sortir : minimiser ses souffrances. Qu'existe-t-il de pire lorsqu'on se confie à quelqu'un en qui on a confiance que de voir son supplice dédramatisé, voire nié ? Rien.
Non seulement vous lui dites qu'il est "acceptable" de se faire taper dessus, mais en plus vous la culpabilisez en sous-entendant que c'est de sa faute si son conjoint s'est montré violent envers elle. C'est le meilleur moyen de la laisser s'enliser dans cette terrible situation et surtout de la perdre.
Si vous souhaitez aider une victime de violences, n'hésitez pas à contacter la plateforme Stop Violences Femmes ou appelez le 3919 (appel anonyme et gratuit).