Catherine R. a choisi ce métier "car il représente un point d’entrée dans le secteur pétrolier et apporte une vision globale de l’industrie pétrolière. Il est essentiel de bien connaître toute la chaîne pétrolière amont (parfois même jusqu’à l’aval pour les projets intégrés) afin de pouvoir étudier la faisabilité des projets".
Je suis dans le département en charge des études relatives aux affaires nouvelles. J’étudie le volet économique des nouvelles acquisitions. En résumé je réponds à cette problématique : le Groupe doit-il investir ou non dans tel ou tel projet ?
Les pays lancent des appels d’offres afin de choisir la compagnie pétrolière qui exploitera les champs qu’ils possèdent. Toutes les compagnies sont consultées, les grandes (Exxon, Chevron, Shell, BP et Total), comme les petites. La réponse à un appel d’offres est très réglementée : il nous faut répondre à leurs attentes explicites tout en faisant l’effort d’innover dans notre offre.
Je travaille en liaison directe avec les négociateurs. Mais c’est un réel travail d’équipe et ma fonction nécessite de centraliser les informations de différents experts. Je suis ainsi principalement en contact avec les géologues, les ingénieurs architectes pétroliers (dessin et pricing des installations de développement), les fiscalistes et les juristes. J’apprécie ces échanges, c’est enrichissant d’étudier un projet en confrontant différents indicateurs.
Cet été, nous avons signé un contrat très important pour le Groupe. Il s’agit d’un champ gazier russe : Shtockman. Il est gigantesque et se situe au-delà du cercle polaire dans la mer de Barentz. Ce dossier avait été ouvert en 1995, il y avait eu différentes tentatives qui n’avaient jamais abouti. Il faut souvent persévérer et être patient dans ce genre d’affaires.
Un défi humain car les négociations ont été très difficiles. Nous avons dû nous adapter à des interlocuteurs qui n’ont pas la même culture. Défi intellectuel aussi car nous avons monté un contrat innovant qui nous a permis de nous distinguer de nos concurrents.
Capacité d’analyse, esprit critique, bon relationnel, ouverture d’esprit mais aussi créativité (nous ne sommes pas que des machines à calculer !)… telles sont les principales qualités qu’il faut avoir pour exercer ce métier. La mobilité est également un facteur important. L’intérêt culturel de notre métier est passionnant. Il faut s’adapter à toutes les personnalités sur le terrain et tenir compte des spécificités culturelles. Ce n’est pas toujours facile mais c’est ce qui est motivant.
• Formation Écoles d’Ingénieurs complétée éventuellement par une spécialisation à l’ENSPM
(cycle économie et gestion de l’entreprise), de préférence en économie pétrolière, ou
Grandes Écoles de Commerces.
• Curiosité intellectuelle, capacités de recherche, d’analyse, de synthèse et à travailler en
transverse avec les autres métiers de l’entreprise, qualités relationnelles et mobilité
géographique.