Le nombre d'enfants étrangers adoptés par des familles françaises a fortement chuté en 2001. Selon les dernières statistiques du ministère des Affaires étrangères, ils n’ont été que 1 995 dans ce cas ; le chiffre le plus bas depuis 25 ans.
Un phénomène qui inquiète de nombreuses associations, parmi lesquelles Enfance et Familles d’Adoption. « C’est moitié moins qu'en 2005, date à laquelle les autorités françaises juraient pourtant qu’on allait doubler les adoptions ! » se désole ainsi, dans les colonnes du Parisien, Nathalie Parent, vice-présidente de cette fédération de familles adoptives. Toutefois, elle juge cette chute prévisible. « Cela fait longtemps qu’on voit arriver cette baisse, poursuit-elle. Et elle ne touche pas que la France, mais elle démontre l’inadaptation du dispositif français à l’évolution de l’adoption internationale. »
Des conditions durcies à l’étranger
En 2010, ce sont 3 500 petits étrangers qui avaient trouvé une famille sur le territoire tricolore, mais le chiffre avait alors été gonflé par l’arrivée de près d’un millier d’enfants haïtiens, dans la foulé du séisme de janvier 2010. Depuis Haïti et le Viêt Nam, notamment, ont stoppé les adoptions internationales. Par ailleurs, nombreux sont les pays qui ratifient la convention de La Haye, privilégiant ainsi les adoptions nationales. Les candidats à l'adoption sont donc confrontés à la fois à des conditions durcies à l'étranger et à un faible nombre d'enfants légalement adoptables en France. Les petits doivent en effet faire l'objet d'un « désintérêt manifeste » de la part de leurs parents, une notion complexe rarement décidée par la justice.
A l'heure actuelle, il n’y aurait plus que 27 000 enfants adoptés chaque année dans le monde, or, c’est le nombre de demandes d’agréments déposées en France. Dans ce contexte, alors qu’Haïti était en 2009 le premier pays d'origine des enfants adoptés en France, c'est désormais l'Ethiopie qui détient cette place, avec 288 adoptions en 2011. Viennent ensuite la Colombie (286), la Russie (286) et le Vietnam (264).
Crédit photo : Hemera
Bientôt une Maison de l'Adoption à Lyon
La France en mal d’adoptions
L'adoption affective, alternative solidaire à l'adoption classique
L’Académie de médecine veut faciliter l’adoption nationale