Après 5 mois de poursuites contre Dominique Strauss-Kahn, et plusieurs sorties dans la presse et la télévision pour plaider sa cause, Tristane Banon a annoncé ce matin, dans la matinale de Canal +, qu’elle abandonnait toute poursuite contre l’ancien ministre socialiste. Elle ne se constituera donc pas partie civile comme elle l’avait annoncé, et prend acte du classement sans suite de sa plainte pour tentative de viol, puisque selon elle son statut de victime a tout de même été reconnu : « Le parquet a reconnu qu'il y avait eu agression sexuelle mais qu'il ne pouvait pas poursuivre. Il [DSK] est officiellement un agresseur sexuel, même si je continue à dire que c'était une tentative de viol », explique Tristane Banon.
Le malentendu persiste
Jusqu’au bout, elle a attendu des excuses, selon son avocat, Maître David Koubbi. Elles ne sont jamais venues, DSK a simplement reconnu avoir « essayé de l’embrasser », pensant qu’elle était « consentante », et a affirmé ne pas avoir insisté. A l’inverse, la jeune romancière a raconté à la police la scène traumatisante qu’elle aurait vécue, avec force détails, se souvenant par exemple de « ses mains dans ma culotte », « après avoir fait sauter le jean et le soutien-gorge sous mon col roulé ».
Une nouvelle militante contre les violences faites aux femmes
Le combat engagé par Tristane Banon lui a donné l’occasion de connaître mieux le sujet des violences faites aux femmes. Elle aurait reçu, suite à son dépôt de plainte, huit ans après les faits présumés, de nombreuses lettres de témoignages et de soutien de femmes ayant vécu le même type d’agression, et qui avaient préféré se taire. S’estimant victime de la prescription de trois ans qui pèse sur les cas d’agression sexuelle, elle déclare vouloir « soutenir la loi de Marie-Georges Buffet, pour que la prescription de l'agression sexuelle soit la même que la tentative de viol, c'est-à-dire 10 ans. Je voudrais que cette loi soit votée à l'unanimité, car ce n'est pas une question politique. » Si elle n’importunera pas plus DSK avec son histoire personnelle, elle affirme qu’elle ne se taira plus sur le sujet de la violence sexuelle, et invite les avocats de Nafissatou Diallo à utiliser son histoire pour que la femme de chambre obtienne « les indemnités qu’elle mérite », en référence à la procédure civile engagée par l’accusation à New York.
(Source : Le Parisien.fr)
Crédit photo : AFP
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