C’est finalement Luc Oursel, numéro deux d’Areva, qui prendra la succession d’Anne Lauvergeon au poste de PDG du groupe nucléaire. La femme d’affaires mondialement connue de 51 ans était arrivée en 1999 pour diriger la Cogema, devenue Areva en 2006, suite à la fusion avec Framatome. Ingénieure des Mines et normalienne, elle mène une carrière exemplaire dans un secteur squatté par les hommes : Usinor, CEA, Alcatel.
Considérée par le Time comme l’une des 100 personnes les plus influentes dans le monde, elle est surtout la seule grande patronne de l’industrie française. Elle est parvenue à hisser Areva à la place de leader mondial du nucléaire, et n’a cessé de gagner en crédit grâce à son attachement à la sécurité nucléaire. Un credo remis au goût du jour par la catastrophe de Fukushima. Le réseau et le bilan d’Anne Lauvergeon n’ont pas résisté aux tensions intestines de cette filière industrielle : la guerre d’egos qui dure depuis la nomination d’Henri Proglio à la tête d’EDF aurait fini par fatiguer le chef de l’État, qui lui préfère le numéro deux du groupe, arrivé en 2007. Pour l’instant, le comité exécutif d’Areva lui tourne le dos depuis l’annonce de sa nomination, hier.
Côté politique, vingt parlementaires ont manifesté leur soutien à « Atomic Anne », avant même que la décision soit officielle, dans une tribune intitulée : « le nucléaire réclame expérience, compétence, vision et durée. »
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