"Un jour, je serai passée de date pour la télé". Elle est forte, cette phrase d'Apolline de Malherbe, connue pour ses interviews politiques très punchy. La journaliste de BFMTV et de RMC s'est exprimée auprès du magazine Elle sur un sujet qui l'interroge : vieillir, et surtout, vieillir au sein du "PAF".
Car demeure une vraie appréhension des femmes journalistes, passé un certain âge, à perdurer dans le petit monde télévisuel, qui ne les épargne guère. "Vieillir physiquement me préoccupe", déplore l'intervieweuse, qui l'assure sans détour : "Une vieille journaliste, on lui fait moins souvent signe".
Entre les lignes, Apolline de Malherbe fustige l'âgisme, autrement dit ces discriminations dont sont victimes les personnes, et notamment les femmes, une fois passé le cap de la quarantaine. Un phénomène qui évidemment n'épargne pas la télé...
L'espace de cet entretien, c'est le sexisme de la télé qu'épingle Apolline de Malherbe. Notamment lorsqu'elle observe une différence de traitement indéniable entre "une vieille journaliste", invisibilisée, et "un vieux journaliste" qui, à l'inverse, "fait chic". Des préjugés qui ont la dent dure. "J'espère travailler le plus longtemps possible, parce que j'ai la chance d'aimer mon métier", assure cependant la journaliste.
Elle l'affirme : elle "aspire à vieillir" et fait le bilan, non sans ironie. "Longtemps, j'ai rêvé d'avoir 45 ans. Je me disais : 'À 45 ans, c'est le bon moment, les enfants seront grands, je pourrai souffler.'. Bon, j'ai 42 ans et je m'assois toujours aussi rarement sur le canapé. Parce qu'il y a toujours un truc à faire : le boulot, un imprévu, un enfant qui a besoin d'attention", énumère-t-elle.
Récemment encore, une autre personnalité médiatique avait largement fustigé l'âgisme : Laure Adler. "Vieillir est synonyme de perte, perte de mémoire, perte de repères, perte de moyens, perte de vue, mais vieillir pourtant ce n'est pas courir à sa perte, ce n'est pas parce qu'on est vieux qu'on est bon à jeter à la benne aux ordures", dénonçait la journaliste, qui l'affirmait dans Libération : "Je suis vieille et je vous emmerde".