"Pour mes amies américaines : je vis à 20 minutes de la frontière du Michigan. Si vous voulez 'venir voir mes vaches' pour le week-end, faites-le moi savoir".
Dans une vidéo publiée sur TikTok le mois dernier, quelques jours après la fuite historique de documents annonçant une probable révocation du droit à l'avortement par la Cour suprême, Laurel, jeune Canadienne, a offert un refuge précieux à celles qui en auraient besoin.
Une proposition de soutien pendant une interruption volontaire de grossesse déguisée en balade animalière, qu'elle affirme être toujours d'actualité aujourd'hui. Le tout sur la phrase "If we go down/Then we go down together" ("Si nous tombons/Alors nous tombons ensemble", en français) issue du morceau Paris des Chainsmokers.
S'en sont suivis de nombreux posts similaires évoquant le "camping" ou encore une "visite touristique". Des noms de code révélateurs du climat menaçant qui règne outre-Atlantique, clarifiés par les hashtags #roevwade et #NoUterusNoOpinion.
"Le 'camping' est désormais illégal dans le Missouri, mais j'ai une autonomie de 42 km et je vous emmènerai partout où vous aurez besoin d'aller 'camper' et je resterai avec vous pendant votre convalescence", a écrit une autre internaute sur le réseau social, pas plus tard que le 25 juin dernier.
"A mes amis américains : Je suis Nicole, votre meilleure amie canadienne", a lancé une troisième.
"J'habite en Ontario. Si vous avez besoin d'une pause pour aller 'déguster du vin' et parcourir quelques petites boutiques locales, alors allons-y. Il y a de la place pour se remettre de la 'gueule de bois'". "Je vous ai".
Ou comment la résistance sororale est forcée de prendre le relais, quand les institutions condamnent les femmes et les minorités de genre.
Pour rappel : ce vendredi 24 juin, six juges (conservateurs) sur les neuf officiant à la Cour suprême, plus haute instance judiciaire des Etats-Unis, ont voté la révocation de l'arrêté Roe v. Wade qui légalisait le droit à l'avortement. Dans la foulée, 16 Etats américains ont interdit l'avortement ou sont en passe de le faire. A terme, 26 Etats devraient le rendre illégal, certains allant jusqu'à le bannir même lors de viol, d'inceste ou de danger pour la personne enceinte et/ou le foetus.