Une bonne idée? En Belgique, la Wallonnie a pris la décision d’obliger systématiquement les responsables de supermarchés de proposer leurs invendus alimentaires à des associations avant de les détruire - une pratique malheureusement très courante des deux côtés de la frontière. « On prévoit, parmi les obligations sectorielles, l'obligation de mettre les invendus à disposition d'une association caritative », explique Isabelle Simonis, présidente du groupe des socialistes à la Région wallonne citée par la RTBF. Chaque jour, une grande partie des invendus finissent en effet dans des conteneurs, aspergés d’eau de javel afin d’éviter d’attirer des personnes dans le besoin.
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« La proposition du gouvernement wallon ne vise que les grandes surfaces qui sont justement celles qui donnent », considère Dominique Michel, administrateur de la fédération des commerces et des services en Belgique. Il explique que ce sont surtout les « petits magasins » qui gaspillent, et se dédouane ainsi de tout gaspillage de masse. En l’absence de point de comparaison, difficile de déduire ce que représentent les 1800 tonnes d’ores et déjà distribuées aux associations, dans le sud du plat-pays.
Une telle aide serait-elle superflue dans l’hexagone? Selon les chiffres accessibles sur le site des Restos du coeur, la situation n’est pas au beau fixe: entre 2011 et 2013, le montant des dons a baissé de 92,8 millions d’euros à 83,8 millions d’euros. Dans le même temps, le nombre de repas servis sur une année, l’une des actions phares de l’association, a grimpé de 115 millions à 130 millions. Les chiffres sur les dons restent disparates - tout juste une page du ministère de l’agriculture avance-t-il du chiffre de 1600 tonnes récupérées en 2010 sur 8 marchés d’intérêt national répartis sur l’ensemble du territoire…