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Bigorexie : de plus en plus de victimes de l'addiction au sport
Publié le 17 juillet 2015 à 18:29
Par Le HuffPost
Le running a le vent en poupe. En couple ou en solo, les trentenaires dynamiques des zones urbaines sont de plus en plus nombreux à s'adonner à ce plaisir qui peut toutefois devenir... addictif. Au point qu'un terme, la bigorexie, a été donné à ce phénomène. Explication.
La bigorexie, l'addiction du 21e siècle ? La bigorexie, l'addiction du 21e siècle ?© ThinkStock
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Le running a de nombreux atouts comme l'augmentation/amélioration des capacités aérobies, de la forme et de la force physique. Il joue un rôle indéniablement adjuvant dans la prévention et le traitement de pathologies cardiovasculaires, de l'ostéoporose, de l'arthrose, de l'obésité et du diabète par exemple. Il n'existe aucun consensus sur le type, la durée et l'intensité de ce type d'activité physique. Les spécialistes de la question estiment qu'en moyenne 3 heures par semaine de pratique sportive (jogging, endurance avec marche, faire du vélo, de la natation), réparties en 3 à 6 séances, adaptées à sa forme physique sont raisonnables. Les exercices de souplesse musculaire, les étirements, complètent aussi les choses.

Cependant...

L'activité sportive n'est pas sans risque chez les hommes, les femmes, joggers et/ou adeptes des salles de sport (step, musculation...), qu'ils soient amateurs, athlètes, sportifs de haut niveau. Les entrainements (quelque soit leur intensité) répétés et les compétitions peuvent être des facteurs de risque chez les plus vulnérables à être ACCRO ! Quand le sport est consommé avec excès, sans plus aucun contrôle, et qu'il sert à lutter contre une souffrance, l'addiction s'installe.

Dans le cerveau

Il existe une libération importante d'endorphines, découvertes par Hughes et Kosterlitz en 1975, lors d'une activité physique importante. Ayant une action similaire à la morphine ou à l'héroïne, les endorphines sont à l'origine d'une euphorie, d'une sensation de bien-être, sont antalgiques (contre la douleur), anti-fatigue et anxiolytiques (contre l'anxiété). Les coureurs, les sportifs de haut niveau apprécient grandement ces sensations cérébrales. Plus ils vont courir et faire un exercice physique intense, plus ils vont vouloir courir. " Courir plus pour courir plus ". Les endocannabinoïdes naturels jouent aussi un rôle important dans cette symphonie cérébrale. Leur action ressemble à celle du cannabis. Des effets de bien être et antalgiques vont être ressentis. D'autres systèmes de neurotransmetteurs comme la noradrénaline, la sérotonine, la dopamine (voie finale du plair et de la récompense) sont également impliqués dans la neurobiologie de l'activité physique excessive ou pas. Nous sommes dans quelque chose de complexe !

To be or not to bigorexique

Dans le cas particulier du sport excessif, addictif, on parle de bigorexie. Considérée comme une addiction positive par Glasser dans les années 1970, à la différence de la pathologie stigmatisante liée à l'usage chronique de drogues ou de l'alcool, seuls le caractère répétitif et l'envie irrésistible de courir étaient pris en considération. Durant les années 1990, le côté positif s'estompe. Un parallèle entre la dépendance à l'exercice physique et les troubles du comportement alimentaire (comme la boulimie) est fait. Dépasser un seuil de performance, la prise de risque, l'ennui, l'envie d'aller toujours plus haut, toujours plus loin, une société de performance sont des éléments jouant un rôle dans l'installation de l'addiction à l'exercice physique.

Les "Runaholics" vont modifier leur quotidien: nouveaux équipements, nouvelle alimentation, nouveau mode de vie. Tout va être organisé, orienté autour de leur nouveau style de vie : loisirs, emploi du temps, choix du partenaire, lieux de vacances... S'entrainer quotidiennement voire pluri quotidiennement est ritualisé. Organisation rigide et économie du temps pour courir sont deux éléments important chez le sportaholic.

Les critères de l'addiction à la course sont quasi identiques à ceux aux drogues ou à l'alcool, le sport étant le support addictogène.

L'activité physique répétitive devient stéréotypée, routinière, et pratiquée au moins une fois par jour. Pris isolément, cette constatation n'est pas pathologique en soi ! Il faut d'autres éléments comme une activité physique plus investie que toute autre activité; une augmentation de la tolérance de l'intensité de l'exercice physique, de mois en mois, d'année en année. Des symptômes de manque, comme la tristesse, l'angoisse, la nervosité, l'irritabilité, les troubles de l'appétit, du sommeil sont présents lors d'une diminution, d'un arrêt volontaire ou contraint de l'exercice physique.

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