Au moins onze personnes sont mortes en essayant d'entrer dans l'Union européenne depuis la Biélorussie selon l'AFP. La crise migratoire fait de plus en plus de victimes. Le foetus d'une migrante irakienne a été enterré le 23 novembre dans l'est de la Pologne, au sein du cimetière musulman.
Sa mère, une exilée irakienne, a été hospitalisée dans un état grave. Elle avait été retrouvée par des bénévoles en compagnie de sa famille dans les forêts de la zone frontalière, comme le relève l'AFP. L'un d'eux témoigne : "Les enfants étaient assis très calmement et paisiblement à côté de leur mère, qui ne cessait de hurler. Leur père se tordait les mains, en appelant à l'aide. Elle souffrait ainsi depuis deux jours, allongée, vomissant de l'eau, ne prenant aucune nourriture".
Tel que le détaille l'agence Reuters, cette famille originaire du Kurdistan irakien fait partie des milliers de migrants "qui se sont rendus en Biélorussie dans l'espoir de trouver une vie meilleure dans l'Union Européenne".
Un récit accablant.
"Ces gens-là n'ont pas quitté leur maison, leur pays pour faire un voyage touristique, mais pour trouver une meilleure vie. Lorsqu'on a creusé la première tombe, nous espérions que c'était la dernière. Malheureusement ce n'est pas le cas", a déclaré l'imam Ali Aleksander Bazarewicz, évoquant la mort du foetus, constatée à l'hôpital. L'imam a assisté aux funérailles du foetus en compagnie d'un membre de la communauté musulmane polonaise.
"La famille de l'enfant décédé n'est pas ici avec nous... Autant que je sache, la femme, la mère, est dans un état de santé très grave dans un hôpital", a poursuivi l'imam Ali Aleksander Bazarewicz, comme le rapporte Reuters. La communauté de son village a livré des vêtements et de la nourriture aux migrants à la frontière.
La semaine dernière, un bébé syrien d'un an était mort après avoir passé plus d'un mois en forêt.
Depuis quelques semaines, par des températures glaciales, plus de 7 000 d'exilés, principalement venus du Moyen-Orient, sont coincés le long de la frontière polonaise dans l'espoir de pouvoir entrer dans l'Union européenne. Mais la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, leur refusent cet accès. L'ONG Human Rights Watch a publié un rapport ce mercredi (24 novembre), accusant la Biélorussie et la Pologne de "graves violations des droits humains" à l'encontre des migrants. Pour l'ONG, les deux gouvernements "ont l'obligation d'empêcher de nouveaux décès, en assurant un accès humanitaire régulier aux personnes bloquées dans la zone frontalière", comme le relaie BFMTV.
La crise migratoire s'enlise alors que l'Union européenne accuse le président biélorusse Alexandre Loukachenko d'instrumentaliser la crise migratoire en réponse aux sanctions européennes suite à la répression du mouvement d'opposition dans le pays en 2020.