L'affaire avait créé un vif débat au sujet de la légitime défense. Alors que l'histoire de Stephan Turk, ce bijoutier de Nice mis en examen après avor abattu l'un des malfaiteurs venu le dévaliser en septembre dernier, avait suscité de nombreuses réactions dans la société et les médias, des faits similaires se sont produits jeudi 28 novembre.
Un homme et son complice, tous deux armés, sont entrés dans une bijouterie de la ville de Sézanne vers 16h30, menaçant l'épouse du commerçant, alors seule dans le magasin. Selon les premiers éléments recueillis par la gendarmerie, le bijoutier, alerté par les cris, a fait irruption dans la pièce, faisant feu à quatre reprises sur l'un des braqueurs à l'aide d'un pistolet de calibre 9 mm.
« Les deux individus sont sortis, le blessé s'est effondré devant la bijouterie alors que le complice a pris la fuite. Il est activement recherché par les gendarmes. L'autre individu est mort sur place à 17h30, malgré l'arrivée des secours », a précisé l'un des gendarmes. Le braqueur abattu, 36 ans, était un récidiviste et avait été condamné à dix reprises.
Sur le corps du malfaiteur, le médecin légiste a constaté « quatre entrées et sorties de balles 9 mm, correspondant à l'arme du bijoutier, trois sur l'avant et une sur le côté », a indiqué Christian de Rocquigny, le procureur de Châlons-sur-Marne.
Le bijoutier, âgé de 54 ans a été placé en garde en vue avant d'être entendu par les enquêteurs, tout comme son épouse en qualité de témoin. Selon le Parisien, rapportant les propos d'habitants de la ville, la bijouterie avait déjà fait l'objet d'une tentative de braquage six mois auparavant, « dans des circonstances comparables » a précisé le procureur.
Cette nouvelle affaire rappelle inévitablement celle survenue dans des circonstances similaires en septembre dernier à Nice. Un bijoutier, Stephan Turk, avait tué l'un de ses agresseurs venus le dévaliser alors que ces derniers tentaient de fuir en scooter. Stephan Turk a été mis en examen pour homicide volontaire et assigné à résidence sous bracelet électronique.
A l'image de l'affaire de Nice, des pages Facebook en soutien au commerçant de Sézanne ont vu le jour jeudi dans la soirée. Vendredi matin, l'une d'entre elle, baptisée « Soutien au bijoutier de Sézanne » rassemble déjà plus de 20 000 personnes. La page de soutien au bijoutier de Nice avait elle récolté plus de 1,6 millions de likes dans les jours qui avaient suivi le drame.
Jeudi soir, l'Union de la bijouterie-horlogerie a déploré un événement « dramatique », et a rappelé qu'elle demandait aux bijoutiers « de ne pas s'armer, de mettre des systèmes de sécurité pour éviter ce genre de choses ».
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