"C'est la foire au gras" : Aya Nakamura dévoile ses sous vêtements en naked dress, et les racistes sont de sortie

Savez-vous ce qu'est la misogynoir ?

Et bien, c'est ce que subissent tant d'artistes en France. Aya Nakamura, Yseult, jusqu'à Ebony de la Star Academy, très récemment. Autant de chanteuses victimes de ce qui, comme le suggère l'appellation, consiste en un mix entre racisme et misogynie. A l'intersection de ces deux phénomènes, des discriminations bien particulières, désignées par ce mot hybride créé en 2008 par l'universitaire américaine Moya Bailey, "et qui désigne une double discrimination, à la fois sexiste et raciste, vécue uniquement par les femmes noires", relate Ici Radio Canada.  

Et "Aya", icône des JO de Paris 2024, chanteuse la plus écoutée de l'Hexagone, d'en souffrir de nouveau, alors qu'elle s'est contentée de délivrer un show spectaculaire au Gala des Pièces Jaunes. A ce Gala donc, l'interprète a fait vibrer sa fibre fashion, comme à son habitude. En osant cette fois-ci... La naked dress. 

Cette tenue toute en transparences, récemment arborée par Lily Rose Depp. Et qui n'a eu de cesse de chambouler les podiums, des égéries Kate Moss et Naomi Campbell hier, à Florence Pugh aujourd'hui - regardez plutôt. Oui mais voilà, quand Aya Nakamura ose, les racistes sont de sortie.

Le "bashing" est de retour.

Déjà sur la Toile, l'annonce de la présence de la chanteuse d'origine sénégalaise au Gala avait réveillé les réacs. "Les pièces jaunes ? mais c'est pas les billets verts qu'elle préfère ???", "Vive la France et son nivellement par le bas", "Ça va couter l'intégralité de la recette des pièces jaunes !", pouvait-on lire. On vous a épargné les pires boutades.

Et lorsqu'elle a dévoilé ses sous-vêtements en naked dress, celle qui n'hésitait pas à mêler son "Djadja" à la voix d'Aznavour aux côtés de la Garde républicaine lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux a éveillé quelques esprits peu bienveillants envers sa personne. "Non mais quelle horreur elle voit pas dans une glace a vomir c la foire du gras", "Elle joue dans Moby Dick", peut-on ainsi lire sur TikTok. Certains vont jusqu'à la catégoriser en tant qu'homme. Sans la moindre explication - si tant est qu'on souhaite en demander.

Parfois, la "critique" vire à l'acharnement.

Chose finalement courante, hélas, lorsque la naked dress, impliquant d'évidentes transparences, est arborée. On se rappelle que Florence Pugh avait il y a quelques années taclé tous ceux qui allaient jusqu'à critiquer et attribuer une note à sa poitrine. Une robe, comme argument d'une misogynie crasse visant son corps et sa nudité. On sait également que la popstar phénoménale Charli XCX, reine de l'hyperpop et du brat summer, avait ébouriffé quelques machos en dévoilant ses seins, une même naked dress sur les épaules.

Mais Aya Nakamura est quant à elle au coeur d'attaques racistes.

Qui selon les "sensibilités" se font tour à tour sexistes, grossophobes... Le body shaming est présent, comme à chacune de ses apparitions publiques. D'aucuns considèrent la chanteuse comme "trop grosse", "vulgaire", non conforme à leurs critères esthétiques... Oui, c'est dire si "Aya" cristallise les plus évidentes discriminations.

Aya Nakamura l'été dernier déjà fustigeait cet acharnement envers sa personne : "en tant que femme noire, j'ai pris pour toutes les autres !... Je suis une renoi, je sais qu'il y a beaucoup de discrimination envers nous, mais avant d'être chanteuse je n'ai jamais eu de remarque sur mon physique. Jamais ! Ce n'est que quand j'ai commencé à être connue que j'ai eu des remarques"

Et cette analyse amère mais juste, on la retrouve aujourd'hui chez Ebony.

La révélation lumineuse de la Star Ac l'a déploré, après une vague intense de cyber harcèlement, témoignant, justement... Et bien, de misogynoir. Voilà ce qu'elle observe : "Ne me jugez pas par rapport à ma couleur de peau. Quand on est une femme noire en vérité, il faut dire ce qui est, dans la société, la vie n'est pas comme les autres. J'espère que les meufs noires qui me regardent n'écoutent pas les critiques, qu'elles sont fières de leur couleur de peau, qu'elles sont fières de leurs cheveux, qu'elles sont fières de là où elles viennent"