Le 1er octobre dernier, Chrissy Teigen publiait plusieurs clichés sur son compte Instagram. A l'époque, la mannequin et personnalité américaine était enceinte de son troisième enfant avec l'artiste John Legend. Ces photos cependant, témoignaient moins d'un instant de joie que d'une tristesse éprouvante. Quelques heures auparavant, le couple venait de perdre le bébé, alors que le foetus était âgé de 20 semaines. Dessus, on pouvait voir Chrissy Teigen en larmes, assise sur un lit d'hôpital. Une autre la montrait endormie aux côtés de son mari, et une dernière avec leur fils, Jack, alors qu'ils étaient en train de lui dire adieu.
Des images qui ont suscité une vague de soutien puissante de la part de leurs proches et d'inconnu·e·s sur les réseaux sociaux. Et qui ont aussi permis de lever un peu plus le silence qui entoure les fausses couches, une expérience douloureuse vécue lors de 15 à 20 % des grossesses. Seulement une partie de celles et ceux qui ont commenté ont aussi reproché aux deux parents endeuillés de partager un moment qui devrait "rester privé", allant jusqu'à les critiquer sévèrement.
Aujourd'hui, Chrissy Teigen revient sur ces heures terribles, son chagrin et celui de John Legend, mais aussi le fait que ces pensées négatives n'ont "pas d'importance" pour elle.
Dans un texte publié sur la plateforme Medium, elle se souvient d'avoir demandé à sa mère et à son mari de prendre des photos, "peu importe à quel point c'était inconfortable". Elle explique que ce dernier "a détesté ça. Je l'ai vu. Cela n'avait pas de sens pour lui à l'époque. Mais je savais que j'avais besoin de me souvenir de ce moment pour toujours, de la même manière que j'avais besoin de me souvenir de notre baiser devant l'autel, de la même manière que j'avais besoin de me souvenir de nos larmes de joie après [la naissance de] Luna et Miles. Et je savais absolument que j'avais besoin de partager cette histoire".
A propos de son conjoint, elle insiste d'ailleurs sur la nécessité de réaliser que les hommes qui perdent un bébé aussi, ont mal. "Beaucoup de gens pensent à la femme dans des moments comme celui-ci, mais je n'oublierai jamais que John a également souffert au cours de ces derniers mois, tout en faisant tout ce qu'il pouvait pour prendre soin de moi."
Et puis, elle s'adresse directement aux personnes qui ont jugé bon de lui faire la leçon sur son besoin de s'exprimer publiquement. "Je ne peux pas dire à quel point je me moque que vous détestiez les photos. Combien je me fiche que ce soit quelque chose que vous n'auriez pas fait. Je l'ai vécu, j'ai choisi de le faire, et plus que tout, ces photos ne sont destinées qu'aux personnes qui ont vécu cela ou qui sont assez curieuses pour se demander à quoi ressemble quelque chose comme ça. (...) Aux personnes qui en ont besoin. Les pensées des autres n'ont pas d'importance pour moi".
On ose espérer qu'un jour, une femme puisse parler de ses traumatismes librement sans être jugée.