
"Quinquagénaire ultra hot"
Ca, c'est le rôle que semble endosser Gwyneth Paltrow dans Marty Supreme, son prochain film où elle côtoie Timothée Chalamet, l'histoire d'une idylle entre un futur champion de ping pong et la compagne de son principal rival... Avec, insiste l'actrice "beaucoup de scènes de sexe" à l'intérieur. Et ce sexy, elle l'assume, décomplexée, en posant en lingerie en Une de Vanity Fair.
"Elle a pleuré en recevant son Oscar, mis sa carrière entre parenthèses pour élever ses enfants, secoué l’industrie du bien-être avec Goop… Alors que Gwyneth Paltrow s’apprête à faire son grand retour au cinéma en quinquagénaire ultra hot aux côtés de Timothée Chalamet, elle a confié ses désirs d’avenir à Michelle Ruiz", se réjouit le magazine, qui dédie à la star de nombreuses photos hyper glamour.

Et l'actrice d'assumer plus que jamais sa sensualité à 52 ans, sous l'oeil expert du photographe Ned Rogers. Mais se mettre à nu ainsi, est-ce vraiment un geste féministe et décomplexant ? Comme à son habitude, la star suscite la controverse...
Alors qu'elle se met à nu dans Vanity Fair, Gwyneth Paltrow divise.
"Pourquoi ce sont toujours les femmes qui sont photographiées en sous vêtements ?", "Pourquoi les acteurs ne posent pas en slip ?", "Je crois que j'ai dû louper les photos de Timothée Chalamet en string", "Pourquoi encore des photos en lingerie d'actrices ?", s'interrogent les internautes.

Bien des lectrices se demandent pourquoi ne voit-on pas, par exemple, plus de photos de Timothée Chalamet en sous-vêtements, si le geste est censé être "empouvoirant" ou "libérateur".
En parallèle, bien des voix accusent le magazine d'avoir usé et abusé de Photoshop. Plus concrètement, les photographies semblent présenter d'évidentes retouches, qui n'aident pas forcément à valoriser cette dimension "aimez votre corps, même à 52 ans".

Ce n'est pas tant "Gwyneth" qui est mise au pilori.

Mais davantage le regard masculin qui perdure à Hollywood, au sein des médias, de la mode, et se traduit par la projection des désirs sur les personnalités féminines, et plus encore les actrices. En somme, cette hyper sexualisation permanente des femmes, même dans le cadre de simples portraits. Male gaze, glamourisation à tout prix, culte du corps parfait et du désir entretenu...
Ainsi, si une femme de 52 ans désire être visible, la lingerie apparaît comme une idéale mise en lumière contre l'âgisme. C'est en tout cas ce que suggèrent des lectrices plus critiques de Vanity Fair. Quand bien même la mise en scène du corps féminin est également une forme de pouvoir, de réappropriation de sa propre sensualité, et sexualité, face aux hommes, dans un système patriarcal où ils demeurent privilégiés.
Ces débats genrés sont justement au coeur du portrait. Ironiquement, Vanity Fair met en évidence les enjeux de société plus de 5 ans après la révolution #MeToo, via le rapport de l'actrice aux grandes luttes féministes...

Rappelons que comme on le comprend en lisant le livre She Said, c'est Paltrow qui a fourni des contacts aux journalistes indispensable pour qui s'intéresse aux prémices de #MeToo - mouvement qui va engendrer la chute du producteur américain. Et ce malgré son "attachement" historique au producteur - derrière Shakespeare in love. Paltrow a convaincu des consoeurs à Hollywood de briser le silence, et s'est elle-même exprimée, bravant sa peur des représailles.
Celle-ci s'exprime à ce propos dans Vanity Fair : "Les 'réunions' organisées dans les chambres d’hôtel, d’après ce que j’ai compris, c’est fini. Ou alors il y a plusieurs personnes dans la pièce. Cette bulle a définitivement éclaté. Je ne doute pas que les abus de pouvoir à Hollywood perdurent, comme partout, mais les choses ont vraiment changé".
Et l'actrice Oscarisée de témoigner du sexisme qu'elle a pu elle même subir : "J’étais vraiment désabusée à un certain moment de ma carrière, je n’aimais pas la façon dont j’étais traitée, beaucoup de choses ne me convenaient plus », et notamment « la différence de traitement avec les acteurs masculins. Tout ça sonne un peu cliché aujourd’hui, mais c’est une réalité et elle est difficile à vivre. Disons que tout ça n’est pas aussi glamour que ça en a l’air...".