Par crainte d’une « suspicion de non-légitimité », Christiane Taubira a déclaré vendredi 8 mars lors d’une réunion des ministres de la Justice de l’Union européenne à Bruxelles qu'elle était circonspecte quant à la mise en place de quotas dans les conseils d’administration des entreprises, affirmant que « tout ce qui est automatique est gênant ».
La ministre de la Justice française réagissait à la proposition de la Commission européenne d’imposer un quota de 40% de femmes dans les grandes entreprises. Si Viviane Reding, la commissaire en charge de la justice, soutenue par François Hollande, défend le projet, l’Allemagne et le Royaume-Uni se montrent très sceptiques. Pour Christiane Taubira, « les quotas sont un constat d’échec ».
Mais la Garde des Sceaux a néanmoins précisé qu'elle était favorable à la parité professionnelle : « Si le seul moyen de progresser c'est le quota, alors nous adopterons le quota mais nous pensons que pour la vitalité de nos sociétés démocratiques, il vaut mieux casser le plafond de verre, supprimer les mécanismes automatiques, sanctionner sévèrement et faire en sorte que la démocratie respire ». Elle a demandé des sanctions pour les grandes administrations et entreprises qui ne s’engagent pas en faveur de l’égalité hommes-femmes dans l’entreprise.
Notre dossier : l'égalité professionnelle, c’est pour quand ?
Quotas de femmes chez les hauts fonctionnaires : « L'Etat doit être exemplaire
Égalité salariale : Najat Vallaud-Belkacem annonce des sanctions "dans six mois"
Top 5 des chiffres désespérants sur l’(in)égalité hommes-femmes
Equilibre entre vie privée et vie professionnelle : les entreprises ont un rôle à jouer !