D8 : opération séduction lancée sur la très courtisée "ménagère"

4,8% de part d'audience pour sa soirée de lancement, cinquième derrière TF1, France 2, France 3 et M6 : D8 démarre fort. En diffusant « Million Dollar Baby » de Clint Eastwood, la petite sœur de Canal+ a également donné le ton : une chaîne de la TNT destinée aux CSP+ et particulièrement aux femmes, qui entend même rivaliser avec les géants hertziens. Avec un budget de 120 millions d’euros par an, soit trois fois plus que feu Direct 8, la petite nouvelle compte bien se tailler la part du lion.

Pour cela, elle compte sur son casting : si Valérie Trierweiler a finalement renoncé à animer une émission, l’équipe se révèle cependant en majorité composée d’animatrices : Laurence Ferrari, Audrey Pulvar, Roselyne Bachelot ou encore Daphné Roulier, les noms connus sont légion.

Sans parler de féminisme, les décideurs de D8, le directeur des programmes Ara Aprikian en tête, font des courbettes à la fameuse ménagère de moins de 50 ans. Si la chaîne a accepté des contraintes fortes comme l’obligation de diffuser au minimum sept heures d’émissions inédites par jour, elle a également programmé des émissions de divertissement qui plaisent généralement aux femmes : « Nouvelle Star », le programme phare de M6 il y a quelques années, en est l’exemple parfait. D8 devrait également faire la part belle aux séries américaines et celles produites par Canal+, ainsi qu’aux films populaires signés par des grands noms du cinéma - comme c’est le cas de « Million Dollar Baby ». Elle a également acquis les droits du foot féminin et diffusera à la fin du mois d’octobre les matchs amicaux préparatoires à l’Euro 2013 contre l’Angleterre et les Pays-Bas.

Ara Aprikian, l’ancien patron des programmes en clair de Canal+, assure dans une interview au Nouvel Obs que l’objectif principal de D8 est « d’essayer de faire aimer la télé en clair, qu’on la consomme avec plaisir sans culpabiliser. Que le spectateur se dise : "Je me suis bien amusé mais je n’ai pas perdu mon temps". D8 sera en quête de solutions positives. Une télé du consensus heureux ».

Laure Gamaury

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