Depuis plusieurs mois, l'avocat Me Jean-Baptiste Alary bataille ferme pour tenter de prouver l'innocence de son client, Cédric Jubillar. Celui-ci est mis en examen depuis juin dernier pour "homicide volontaire par conjoint", suite à la disparition mystérieuse de son épouse, Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines (Tarn). Parmi les éléments qui pèsent contre lui : une couette. Le mari de l'infirmière aurait en effet lancé une machine à laver aux alentours de 5 heures du matin, la nuit de la disparition de sa femme. Et cette couette aurait été trouvée par les gendarmes lors de leur arrivée au domicile, selon le procureur de Toulouse en juin dernier. Mais cet élément ne tiendrait pas la route, selon Me Jean-Baptiste Alary.
L'avocat développe dans une interview publiée ce 1er septembre sur le site Femme actuelle : "On le sait aujourd'hui, je vous l'affirme : la couette ne se trouvait pas dans la machine à laver à l'arrivée des gendarmes. Cette histoire est ahurissante."
Il poursuit : "Lorsque nous avons fait appel à la détention provisoire de Cédric Jubillar, nous nous sommes retrouvés devant la chambre de l'instruction qui a rendu un arrêt dans lequel il était écrit noir sur blanc : la couette n'est pas dans la machine à ce moment-là."
Et le pénaliste d'en rajouter une couche dans un entretien donné au quotidien Midi Libre : "À 5 h du matin lorsque les gendarmes interviennent, ils constatent que Cédric Jubillar est en train de mettre du linge dans la machine. La machine ne tourne pas. On ne parle pas de couette mais de linge ! Ils reviennent à 8 h et ils constatent que la maison n'a pas changé, les lieux n'ont pas été modifiés en leur absence entre 5 h et 8 h. À 8 h-8 h 30, Cédric Jubillar passe à la gendarmerie faire sa déclaration de disparition. Il ne ressortira qu'à 10 h 30. Il repartira avec les techniciens d'identification criminelle à son domicile pour faire de nouvelles constatations. Et à 11 h, ils constatent que la couette qui était sur le canapé est maintenant dans le tambour de la machine."
Pourtant, la couette aurait bel et bien été retrouvée dans la machine ce jour-là et envoyée pour analyses. Un élément que l'avocat ne s'explique pas. "Ca, c'est mystérieux. La couette a été mise dans la machine à laver dans la matinée. Mais tout ce temps-là, il était à la gendarmerie. Quel intérêt pour lui de laver une couette alors que les gendarmes ont déjà fait des constatations ? À mon avis, il a dû se rendre compte qu'il y avait un peu du linge partout par terre à l'arrivée des gendarmes, et il a dû vouloir débarrasser un peu et mettre un peu d'ordre."
Les avocats de Cédric Jubillar, incarcéré depuis le 18 juin dernier, ont déposé une nouvelle demande de remise en liberté pour leur client. Reste à démonter tous les éléments qui pèsent contre le plaquiste de 33 ans.