« Agir ensemble en périnatalité », le congrès organisé conjointement par la société Marcé et l’Inserm, a rassemblé plus de 750 professionnels de la santé originaires de 40 pays différents, le 5 octobre dernier. À cette occasion, Antoine Guedeney, professeur de pédopsychiatrie à l’hôpital Bichat à Paris, a présenté son étude baptisée Capdep, qui explore l’impact de la dépression de la mère sur le développement de l'enfant : « Dans les familles en situation précaire, une intervention psychosociale autour de la naissance est efficace pour prévenir les troubles de comportement du jeune enfant. »
Il a rappelé que la Protection maternelle et infantile (PMI), mise en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale, rend visite à environ une famille sur cinq durant la période périnatale, en particulier celles qui présentent des facteurs de risque. Mais ces interventions ne suffiraient pas toujours à trouver des solutions : dans les foyers très isolés ou pour les mères très jeunes placées dans un contexte social difficile, une à trois visites d’une infirmière spécialisée, c’est trop peu, selon le professeur en pédopsychiatrie. Antoine Guedeney préconise une prévention en amont plus développée pour éviter les dépressions périnatales chez les mamans.
Pour améliorer la prise en charge, les chercheurs ont mis en place une intervention psychosociale anticipée et renforcée, avec des visites prénatales de jeunes psychologues entre le 3e trimestre de grossesse et les 2 ans de l’enfant chez la moitié des familles tests. Ces 415 familles étudiées étaient toutes originaires de la région parisienne et en très grande précarité. L’autre groupe a bénéficié d’un suivi PMI lambda. L’étude n’a pas vraiment satisfait Antoine Guedeney : « Sur le taux de dépression postnatale des mères, les résultats ont été relativement décevants, bien que positifs ». Positifs car malgré des signes de dépression chez les mères suivies précocement, l’équipe de chercheurs a remarqué un changement de comportement bénéfique à l’enfant. Il a conclu son intervention en signalant qu’un dispositif à coût raisonnable était envisageable, en collaborant avec la PMI et les dispositifs de santé mentale du jeune enfant.
Crédit photo : Creatas
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