La médecine régénérative ne cesse de faire des progrès, ouvrant des perspectives encore inimaginables il y a quelques années. Des scientifiques américains sont parvenus à fabriquer en laboratoire de véritables vagins afin de les réimplanter sur des patientes âgées de 14 à 18 ans atteintes d'aplasie, une maladie rare ayant pour conséquence la malformation de l'organe génital, ou son absence total dans le pire des cas. Une fille sur 4500 dans le monde est atteinte de cette maladie selon l'association MRKH.
C'est une équipe de médecins du centre médical baptiste Wake Forest (Caroline du Nord) qui a réalisé cette prouesse en incubant des cellules prélevées au niveau de la vulve chez chacune des patientes. Afin que le vagin s'adapte parfaitement à la morphologie des patientes, les médecins ont ensuite scanné la région pelvienne de chaque adolescente pour recréer une structure sur laquelle coudre la bande de cellules vaginales et musculaires cultivées en laboratoire.
Cette technique est considérée comme révolutionnaire par les chercheurs : « C'est la première fois que nous avons réussi à créer un organe entier qui n'était pas à sa place originellement », explique Anthony Atala, le directeur de l'institut de médecine régénérative de Wake Forest. De plus, cette technique permet d'éviter les risques de rejet dans la mesure où les vagins « de laboratoire » ont été développés directement à partir des cellules des patientes.
Au-delà de la maladie, l'absence de vagin est un véritable traumatisme souvent vécu par les malades comme une atteinte à leur féminité. Cette avancée majeure, qui n'en est encore qu'à ses débuts, va permettre à de nombreuses femmes atteintes d'aplasie vaginale de pouvoir enfin retrouver une sexualité normale et, surtout, de se sentir enfin pleinement femme. Grâce à cette chirurgie réparatrice, elles devraient également de nouveau pouvoir enfanter, le vagin réimplanté étant reconnecté à l'utérus.