L'initiative peut paraître anodine, mais pourrait bien marquer un tournant dans nos habitudes de consommation. Mardi 28 juillet, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) a officiellement signé un partenariat avec la société française TakeAway. But de cet engagement : "généraliser la pratique du doggy bag" en France.
Le doggy quoi ? Si notre pays, fier de sa tradition gastromique et de ses coutumes de table, n'a jamais jugé utile d'emporter à la fin d'un repas les restes de son assiette, le doggy bag est justement un moyen de réduire le gaspillage alimentaire. Issue des Etats-Unis, la pratique consiste pour les restaurateurs à proposer à leurs clients d'emporter dans une barquette les restes de leur repas.
"Le gaspillage, c'est l'affaire de tous : du producteur au consommateur en passant par nos restaurateurs", a affirmé Roland Héguy, le président confédéral de l'Umih dans un communiqué. "Si le cuisinier ne produit pas pour générer du gaspillage, le doggy bag est un moyen de réduire le gaspillage alimentaire auprès de nos clients".
Pour parvenir à démocratiser cette solution, l'Umih a donc fait appel à TakeAway, une start up lancée en 2014 qui propose une boîte cartonnée microondable à emporter, ainsi que des sacs pour transporter des bouteilles de vin entammées. "Cet accord nous permettra de proposer notre solution à quelque 40.000 restaurants et 10.000 hôtels affiliés à l'Umih", a précisé au Figaro Nicolas Duval, PDG de la société , qui reconnaît que "le doggy bag n'est pas facile à mettre en place en France, où cette pratique est considérée comme un peu gênante".
Un récent sondage, réalisé par la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de Rhône-Alpes (DRAAF), indiquait pourtant que 75% des Français seraient prêts à utiliser ce type de solution pour pouvoir profiter des restes de leur repas à la maison. La solution serait en outre un premier pas vers la réduction du gaspillage, à l'heure où 14% des déchets alimentaires produits chaque année seraient générés par les restaurants, selon la Commission Européenne.