Il fallait y penser : une étude européenne parue jeudi 26 juillet présente une cartographie de la consommation de drogues grâce à l’analyse des eaux usées. L’idée fait sourire mais les résultats seraient plus fiables que les questionnaires et plus précis que les conclusions des douanes pour dresser un panorama des consommateurs de cocaïne, d’ecstazy et de cannabis. 19 villes ont été testées dans 11 pays européens différents : davantage de cocaïne dans l’ouest et le centre de l’Europe ; pour la consommation d’ecstasy, rendez-vous aux Pays-Bas ainsi qu’à Anvers (Belgique) et à Londres et pour le cannabis, sans surprise, les Pays-Bas remportent la palme mais suivent de près Paris, Barcelone, Castellon et Saint-Jacques de Compostelle (Espagne).
L’idée de cette étude publiée dans la revue Science of the Total Environment, n’est pas inédite. Mais selon ses auteurs, elle est la première à englober toute l’Europe. Pendant une semaine, en mars 2011, les chercheurs ont analysé les eaux usées arrivant aux stations d’épuration examinant les marqueurs urinaires des principales drogues. Ils ont ensuite mis en commun et comparé les résultats de chaque ville.
Mais attention aucune visée policière dans cette étude. Sara Karolak, maître de conférence au Laboratoire de santé publique-environnement à la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry/Université de Paris-Sud et membre de l’équipe de recherches l’affirme : « On souhaite que cet outil soit utilisé pour la prévention », ajoutant que ces analyses se poursuivent à une plus grande échelle tant sur le plan des villes étudiées que des substances examinées.
Laure Gamaury
(Source : liberation.fr)
Crédit photo : iStockphoto
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