Jusque là, Elizabeth II avait tenu à ne pas se confronter aux réseaux sociaux. Si Harry et William figuraient davantage sur le devant de la scène digitale, la reine d'Angleterre, elle, restait légèrement en retrait (elle s'était toutefois prêtée à une vidéo humoristique avec Harry, où elle répondait à Barack et Michelle Obama sur le sujet des Invictus Games). Quelle n'a donc pas été notre surprise quand on a remarqué qu'hier, sa majesté avait posté sur la toile - et un post féministe de surcroît.
C'est sur le compte Instagram de la famille royale, suivi par près de 5 millions de personnes, qu'Elizabeth II a ainsi partagé un contenu qui lui était cher : une lettre des Archives royales signée de son arrière-arrière-grand-père le prince Albert, en 1843, et qu'elle a découverte lors d'une visite au musée des sciences, comme elle l'explique dans la légende.
"Dans cette lettre, Charles Babbage (considéré comme un précurseur de l'informatique, ndlr) racontait à la reine Victoria et au prince Albert son invention, le "moteur analytique" sur lequel les premiers programmes informatiques furent créés par Ada Lovelace, une fille de Lord Byron", poursuit-elle.
Pionnière des sciences informatiques, Ada Lovelace est considérée par les historien·nes de l'informatique comme la première programmeuse de l'histoire. Pourtant, ses découvertes ont été oubliées jusqu'à l'avènement de l'informatique, dans les années 70, soit environ un siècle après qu'elle les ait mises au point. Elle fut également élève de Charles Babbage, qui vit en elle une génie de la discipline et l'encouragea à poursuivre dans cette voie.
Avec cette publication, la reine Elizabeth II nous offre non seulement une leçon d'histoire féministe, mais permet aussi de visibiliser celle qui est restée trop longtemps dans l'ombre. Aujourd'hui, peu connaissent le nom d'Ada Lovelace et les femmes inventrices, scientifiques, chercheuses ou encore professoresses demeurent trop rarement représentées dans les médias et pire encore, dans les manuels scolaires.
Il est grand temps d'y remédier, alors vous aussi, partagez vos femmes illustres préférées, parlez des cerveaux qui vous inspirent, et dans l'expression "Il ne faut pas être Einstein pour comprendre ça", remplacer le nom du physicien par celui d'une physicienne. Car plus on prononcera leurs noms au quotidien, plus on réussira à redonner leur juste place à ces femmes qui oeuvrent et ont oeuvré pour le progrès.