Doucement mais sûrement, les entreprises et grandes marques commencent à intégrer le féminisme au sein de leur marketing. On pense à Always, qui dès 2014 mettait en scène des jeunes filles repoussant leurs limites, ou à Audi, qui est entré dans la danse récemment en proposant une publicité autour d'une petite fille casse-cou et de son père. Et s'il est trop tôt pour parler de véritable prise de conscience, une chose est sûre, associer valeurs progressistes et marketing crée généralement le buzz, d'autant plus quand le spot de pub est bien fait. Tout ça, la firme américaine General Electric l'a bien assimilé. Très bien assimilé même.
Sa dernière campagne publicitaire met ainsi en scène Mildred Dresselhaus, scientifique renommée et première femme a avoir reçu la National Medal of Science en 1990, dans la peau d'une méga célébrité. Celle que l'on surnomme Millie apparaît telle l'inspiration personnifiée de toutes les petites filles (et des garçons) qui rêvent de science des étoiles dans les yeux. Poupée Millie, costumes d'Halloween Millie, et même emoji Millie, la physicienne américaine est partout, telle la Kim Kardashian d'un univers parallèle.
Avec cette jolie publicité, General Electric ne tord pas le cou aux stéréotypes juste pour faire plaisir aux féministes ou pour donner l'impression d'être dans l'air du temps. Comme le révèle la vidéo, cette immense société que l'on retrouve dans 142 pays ambitionne d'embaucher 20 000 femmes à des postes techniques d'ici 2020. Le but : atteindre la parité totale dans des métiers scientifiques généralement "réservés" aux hommes.
Interrogée par le Huffington Post, Lorraine Bolsinger, l'attachée de presse du projet, a expliqué que General Electric avait tout prévu pour séduire les femmes :
"Notre but est clair : attirer, faire grossir et garder une équipe qui reflète le monde dans lequel nous vivons. D'une perspective de recrutement, cela veut dire que nous n'allons plus nous limiter aux écoles et universités habituelles dans lesquelles nous recrutons, mais que nous allons étendre nos recherches à des établissements où l'on trouve un plus grand mix des genres".
Inspirante et moderne, la publicité de General Electric arrive à point nommé. En effet, bien que l'on observe des signes encourageants de progrès, une étude réalisée par l'UNESCO en 2014 a révélé que dans le monde seulement 30% des chercheurs dans les domaines des sciences sont des femmes. En Europe occidentale et Amérique du Nord, on compte ainsi 32% de femmes à des postes scientifiques contre 68% d'hommes. Au total, on trouve plus de femmes scientifiques que d'hommes dans 14 pays sur 127, tandis que la parité est réalisée dans 1 pays sur 5.