Quand Billie Eilish se met aux pantalons larges et autres baggys pour contrer le regard des porcs sexistes, on l'insulte. Quand Sabrina Carpenter se réapproprie toute une garde robe glamour et vintage sur scène, on l'insulte. Mais quelle popstar peut donc prétendre échapper au sexisme le plus nauséeux ?
On se le demande en écoutant ce témoignage de la popstar la plus populaire du moment, l'interprète de "Espresso", "Nonsense" et "Taste", qui bouscule semaine après semaine les charts. Sabrina Carpenter est une icône, et cela la confronte fatalement aux esprits les plus étroits. C'est ce que démontre ce focus du magazine musical NME : certains fans accusent la jeune femme, en pleine tournée suite à la sortie de son sixième album, d'être trop "sexuelle", de trop assumer sa sexualité et son corps, d'être trop épanouie. C'est aussi bête que ça.
En témoignent, ses tenues légères et ses chorégraphies, mais aussi certaines paroles. On ne va pas se mentir, ce sont surtout ses fringues si caractéristiques du "style Carpenter" qui font l'objet des remarques les plus misogynes. Des remarques auxquelles la chanteuse a décidé de réagir : "C’est dommage que mon attitude soit LA chose à critiquer, car honnêtement, la chose la plus effrayante au monde est de monter sur scène devant autant de personnes !", rétorque-t-elle aux réacs dans les pages du magazine TIME.
Car oui, la chanteuse a été sacrée "Personnalité de l'année" par la prestigieuse revue. Un début de réponse aux misogynes, déjà. Mais Sabrina Carpenter ne s'arrête pas là...
Car à propos des mêmes sous-entendus sexistes, Sabrina Carpenter développe : "La chose la plus effrayante ce n'est pas mes tenues sur scène mais de devoir performer comme si de rien n’était devant tout le monde. Si la seule chose qui m'aide à y parvenir est le fait que je sois à l'aise dans mes vêtements, alors je sais que c’est ce que je dois faire !"
CQFD.
La chanteuse est la victime de discours que subissent bien trop souvent les chanteuses, que leurs tenues soient considérées comme trop exubérantes (hello Lady Gaga) ou trop légères (hello Miley Cyrus).
Des "arguments" qui cachent trop souvent un sexisme gros comme ça. "Mes fans sur Internet disent carrément par moments : 'je n’arrive pas à croire qu’elle bouge comme ça devant ses grands-parents !'... J'ai envie de leur répondre : vous savez, ils ne font pas attention à ça du tout", poursuit Sabrina Carpenter. Peut-on vraiment parler de "fans" quand on lit de tels reproches ?
Trop à l'aise avec son corps, trop franche quant à sa sexualité, trop sensuelle, trop décomplexée... Sabrina Carpenter fait rager bien des anonymes mais ce dont on "l'accuse" est familier à souhait : on appelle ça du slut shaming ! Le fait de donner des leçons, juger, voire carrément insulter, une femme, compte-tenu de ses attitudes, tenues ou propos considérés comme "sexualisants". Une manière au passage de juger de sa sexualité ou - vous vous en doutez - de la condamner franchement. La star, du haut de ses 25 ans, ne fait hélas pas exception.