C'est une analogie à laquelle l'on ne s'attendait pas forcément. Et pourtant, elle est plutôt séduisante. A l'occasion de la promotion des Filles du Docteur March (Little Women en VO), le mélodrame de Greta Gerwig où elle tient le haut de l'affiche (en compagnie de Saoirse Ronan et Florence Pugh), la comédienne Emma Watson s'est permise une curieuse - et inspirante ! - déclaration. Interrogée par une journaliste de Variety, cette férue de littérature a effectivement comparé la détermination du personnage de Jo March... à celle de la chanteuse Taylor Swift.
L'explication est simple. Lors d'une séquence, la jeune Jo March (incarnée par Saoirse Ronan) se bat pour obtenir les droits d'auteur de son premier roman. C'est là l'un des climax de cette nouvelle adaptation cinématographique du chef d'oeuvre de Louisa May Alcott. Or, l'interprète de "Blank Space" mène également une lutte (aussi bien juridique que médiatique) auprès de son ancien label afin de reprendre possession de ses hits. Simple coïncidence ? Non, vrai message féministe, si l'on en croit Emma Watson...
En novembre dernier, Taylor Swift était revenue (le temps d'un tweet) sur le combat qui la confronte aux producteurs Scooter Braun et Scott Borchetta. A la tête de son ancienne maison de disque, Big Machine Records, ceux-ci lui auraient interdit d'interpréter les chansons de ses six premiers albums lors de la cérémonie des American Music Awards : elle n'en aurait pas la propriété, et la moindre performance serait considérée comme un "ré-enregistrement". Ou comment avoir l'impression d'être dépossédée de son oeuvre. "Aucun d'eux n'a participé à l'écriture de ces chansons. Ils n'ont rien fait pour créer la relation que j'ai avec mes fans", a déploré Swift, tout en dénonçant "le contrôle tyrannique de ces hommes". Une chose lui importe : "être capable d'interpréter [sa] propre musique".
Et cette lutte personnelle lui vaut l'admiration d'Emma Watson. A écouter l'actrice britannique, les combats de Jo March et Taylor Swift pourraient même servir de source d'inspiration pour les entrepreneures de demain. Et notamment pour les jeunes femmes. "La situation de Taylor Swift est un excellent exemple de femme jeune et talentueuse dont on veut se réapproprier le travail. Or, il est très important de posséder ce que l'on a fait, car on ne sait pas ce qu'un autre pourrait faire de vos créations", a poursuivi l'interprète de Meg March. L'actrice compare même cette "propriété" nécessaire... à nos parties de Monopoly ! "La façon de gagner au Monopoly, c'est de posséder des choses", s'est-t-elle amusée lors de la première du film à New York.
Selon Emma Watson, la persévérance de Jo March et Taylor Swift démontre également "qu'il s'agit juste de croire en soi, de connaître sa valeur et de posséder ce que l'on a fait". Indépendance, émancipation et confiance : voilà trois préceptes dont devraient s'armer bien des working girls à travers le monde. Un discours féministe auquel s'accorderait volontiers la chanteuse de 30 ans. De ses concerts (sa performance de "The Man" aux American Music Awards, aux côtés de petites filles triomphantes, un t-shirt "Fearless" ("sans peur") sur les épaules) à ses prises de position en interviews, l'artiste ne cesse de prôner un discours ouvertement "girl power". Une attitude que ne renieraient pas les fans du roman de Louisa May Alcott...