Un entretien d'embauche en visioconférence ? C'est à peu près la même chose qu'un entretien classique, mais via Skype, pourriez-vous nous répondre. Grossière erreur ! Car à travers ces expériences professionnelles se déploient deux exercices subtilement différents - et il y a fort à parier que le premier vous est plus familier que le second.
Subtil, oui, car assurer un entretien à distance n'exige pas juste une bonne connexion internet. Mais aussi tout un tas d'éléments périphériques qui ne pointent pas toujours le bout de leur nez dans le cadre d'une rencontre "pour de vrai". Pas de soucis cependant : on vous explique comment ne pas trop vous foirer (et même cartonner). Suivez le guide.
Avant un entretien, qu'il soit en distanciel ou sur place, le b.a-ba demeure le b.a-ba : préparer son entretien d'embauche. C'est-à- dire peaufiner ses réponses (présenter son parcours, réfléchir à ses qualités et aptitudes, vérifier ce que l'on sait du job désiré et de l'entreprise qui lui est associée) mais aussi... ses questions ! Questions sur les détails non indiqués dans l'annonce du job et les attentes de l'employeur par exemple.
Pas d'oral du bac à potasser, rassurez-vous. Le site de motivation The Everygirl vous suggère de rester zen : vous avez tout à fait le droit de conserver auprès de vous des pages de notes et autres documents préparatoires qui pourraient bien vous servir au détour d'une interrogation ou d'une nouvelle information décochée au gré de la conversation. Tout ce qui compte, c'est votre implication. Oui, même si le wi-fi se met à hoqueter.
Ça semble limpide bien sûr, mais parfois l'évidence ne nous saute pas aux yeux : avant de vous lancer dans un entretien d'embauche à distance, vérifiez bien la qualité des outils mis à votre disposition. L'entrevue se fera-t-elle sur Skype ou Zoom ? Quelles applications doivent être installées, mises à jour et/ou assimilées ? Quelles fonctions principales proposent-elles ? Quels soucis techniques éventuels dois-je avoir à l'esprit ?
Pour tâter le terrain numérique, n'hésitez pas à tester lesdites technologies, histoire de ne pas être pris·e au dépourvu au dernier moment. Quelques clics suffisent, inutile de vous prendre pour Ada Lovelace.
De brèves vérifications émises la veille vous permettront de vous assurer de la qualité audio et vidéo de l'échange du lendemain. Bien sûr, placer correctement votre webcam, checker l'état de votre micro et de la sortie-son, mais aussi celui de votre connexion internet, constituent les premières étapes d'un entretien réussi.
Sans oublier, bien sûr, la possibilité d'envoyer (éventuellement) des pièces jointes à celui ou celle qui vous interroge, selon l'outil de communication employé.
Car le cadre importe également. Pour garantir au mieux la qualité de votre entretien, il se doit d'être propre, c'est-à-dire sans fioritures, le plus neutre possible. Des détails trop intimes (linge, vaisselle, babioles diverses) ne doivent pas donner l'impression à votre interlocutrice ou interlocuteur d'investir votre intimité - sinon, c'est la gêne garantie. De plus, il se doit d'être éclairé (sans être aveuglant) pour d'évidentes raisons de clarté visuelle.
Enfin, épuré, votre cadre doit aussi l'être d'un point de vue audio. Assurez-vous de choisir une salle isolée des bruits trop envahissants, de la clameur d'ami·e·s, colocs, membres de votre famille, et bien sûr, chiens et chats qui n'ont pas leur pareil pour intervenir dans les moments les moins appropriés. La compréhension à distance n'étant pas toujours très fluide, autant ne pas vous mettre des bâtons dans les roues !
Partie non négligeable du décor : vos fringues. Ce n'est pas parce que l'entretien se fait chez soi et entre deux thés que le pyjama doit remplacer la tenue de travail. Au contraire, adopter les bons habits sera le signe d'une discipline non négligeable. Car comme l'énonce ce petit guide de la chaîne CNBC, "s'habiller pour réussir n'est pas moins important quand il s'agit d'entretiens à distance". Résultat, le média américain ne recommande pas forcément l'usage du costard mais un juste équilibre stylé.
Suivant l'offre à laquelle vous répondez, ne vous habillez pas trop strictement, ou trop négligemment façon cocooning, non, mais "habillez-vous intelligemment". Un idéal que vos précédentes expériences professionnelles devraient vous aider à trouver naturellement. Faites un peu confiance à votre instinct et à votre spontanéité.
Sans passer pour une reine ou un roi du shopping, vos habits sont censés être ceux que vous porteriez lors d'un entretien d'embauche "in real life". Et il en est de même pour les réflexes et comportements que vous devez garder à l'esprit avant d'accepter l'échange à distance. Par exemple ? Couper le portable, bien sûr. Et les réseaux sociaux, histoire qu'une réponse à un vieux message privé ne vienne pas ponctuer d'un petit "bip" sonore votre conversation.
A ce titre, veillez également à ce qu'aucune fenêtre pop-up encore active ne puisse parasiter cet échange - par le lancement inattendu d'une pub, d'une chanson, d'une vidéo quelconque. N'hésitez pas non plus à vous assurer que votre ordi ne se lancera pas dans un interminable processus de mises à jour. Tout cela ne ferait pas très sérieux.
Quand une appli s'impose entre vous et votre employeuse ou employeur, la communication semble toujours plus lointaine. C'est aussi pour cela qu'aucune de ces distractions ne doit venir détourner votre attention. Restez bien focus, fixez votre caméra, gardez le smile et tout se passera bien. On respire !
Les silences gênants, cela existe aussi en face-à-face bien sûr. Mais les délais de réponse, parasitages et autres imprévus - sonores et visuels - qui ponctuent une conversation numérique ne font évidemment qu'exacerber ces petits moments de malaise qu'on adore tant. Comment les contrer ?
Du côté de Mashable, l'expert en consulting Andrew Spence nous incite à "faciliter les choses" du mieux que l'on peut. S'assurer que son interlocutrice ou interlocuteur comprend bien ce que vous dites et que la discute n'est pas embrouillée. Ne pas hésiter à revenir sur un point en particulier. Ou enfin, à lui faire répéter une phrase. Sans insistance, tout en douceur.
A l'inverse, squatter ou couper la parole par peur de laisser un blanc pourrait vite agacer et témoigner de votre absence de confiance en vous. Histoire d'esquiver le dialogue de sourds, CNBC suggère ainsi d'être expressif mais sans trop en faire. Les techniques abondent : hochements de têtes discrets, sourires, mine enthousiaste, bref, tout ce que le que le média intitule "la communication visuelle" - ou non-verbale. Comme un dialogue implicite entre vous et celle ou celui qui vous écoute et vous regarde, si vous voulez.
Pas bête, à condition de ne pas sombrer dans le piège du small-talk.
Dernière chose, et pas des moindres : qu'importe ce que vous avez pu penser de cet entretien, n'en restez pas à ce simple appel en visioconférence. Non, attendez quelques heures. Puis envoyez un mail (clair et concis) à votre interlocuteur ou interlocutrice. En quelques lignes, contentez-vous d'exprimer des remerciements à propos de ce moment passé, et de l'opportunité enthousiasmante que représente cette offre. L'air de rien, cela vous permettra d'apporter votre propre point final à cette conversation, avec clarté et professionnalisme.
Allez, on y croit !