Il y a des silences qui en disent long. Et d'autres qui signifient seulement que l'on n'a aucune envie de faire la conversation. Parler pour parler, ça peut soulager ceux et celles qui détestent les blancs. Et agacer les adeptes du néant sonore.
Si j'y réfléchis, je passe une bonne partie de mes soirées, chaque semaine, à ne rien dire à mon mec au téléphone. On s'appelle, on discute un moment, et on finit par vaquer à nos occupations en étant simplement réconfortés par la présence de l'autre au bout du fil. Pas besoin d'en rajouter.
On en rigole souvent et on ne se l'explique pas vraiment. Mais en analysant ce rituel, je trouve ça plutôt important de pouvoir tout partager avec quelqu'un, même ses silences. Et aussi signe que tout va pour le mieux (rien n'est plus angoissant qu'une absence de mots quand on sent que ça cache un malaise ou un secret).
En Finlande aussi, on a choisi son clan : celui des silences confortables. Ces instants volés où l'on profite simplement de la compagnie de l'autre sans avoir à déblatérer tout un tas de futilités. Cela fait même partie de la culture locale, à tel point que les "small talks" si fréquents dans les pays anglo-saxons ou latins sont un concept complètement étranger aux Finnois.
A la place, on se contente de ne pas s'adresser la parole. C'est d'ailleurs considéré comme un geste de courtoisie. D'après Mother Nature Network, "il s'agit même d'un compliment, car cela indique que vous pouvez faire confiance à l'autre personne pour qu'elle n'interprète pas votre silence de manière négative."
En réduisant considérablement les échanges superficiels, on peut aussi créer davantage de liens réels avec les gens. Aborder de vrais sujets avec son entourage, au lieu de ne se concentrer que sur les discussions de politesse, aide à établir une meilleure connexion avec la personne d'en face.
Quoiqu'il en soit, on se dit que ça ne nous coûte rien d'essayer de réduire au minimum notre débit verbal qui se manifeste souvent sous forme de commentaires intempestifs sur la météo. Et de mettre plus d'énergie à partager de vrais sujets avec nos connaissances.