"Plusieurs millions pour acheter mon silence" : cette actrice a vécu des violences en plein tournage, elle brise le silence

"C'est si traumatisant pour moi !"

Olivia Munn, c'est un visage familier des amateurs de blockbusters musclés et de séries télé. La star du show The Newsroom a su toucher un large public avec ses performances dans des grosses machines comme X:Men Apocalypse et The Predator. Triste ironie, c'est justement la prédation que l'actrice native d'Oklahoma dénonce depuis plus de 7 ans. Une lutte de longue haleine.

Oui, car en 2017, aux prémices du mouvement #MeToo, alors que tout restait encore à faire, la mannequin et actrice américaine quadragénaire et interprète de la mutante Psylocke renversait Hollywood en accusant le cinéaste Brett Ratner de harcèlement, d'agression sexuelle et de viol. Brett Ratner, à l'époque, c'est un grand nom de l'industrie : yes man invétéré connu pour ses énormes succès au box office, comme les Rush Hour. C'est donc un intouchable que dénonce la comédienne, aux côtés de sa consoeur Natasha Henstridge... Et de cinq autres femmes.

Et en 2025, Olivia Munn brise encore le silence...

La mannequin et comédienne a dialogué avec l'illustre Monica Levinsky (qui ne sait que trop bien ce que misogynie veut dire), en libérant la parole dans "Reclaiming", le podcast de cette dernière. Et elle y révèle d'accablantes allégations. 

"Il y a plein de choses qui se sont passées sur un tournage et qui me concernent personnellement", a-t-elle effectivement détaillé. L'actrice aborde un film dont la production a été violente pour elle. Elle aurait été victime d'attitudes déplacées en plein plateau. "Ces choses n'étaient pas correctes, et ça a été vraiment traumatisant pour moi. A tel point que je me suis plainte au studio".

Quand elle se plaint, Olivia Munn commence à se faire entendre. Sauf qu'on lui propose... "une énorme somme d'argent, un chèque, une somme à sept chiffres en guise d'excuses", déplore-t-elle. Une méthode habituelle quand il est question de personnalités puissantes en coulisses. Il s'agit d'un accord de confidentialité. L'idée ? Acheter le silence, tout simplement.

"Je leur ai dit que je ne voulais pas signer, et ils m'ont répondu que je n'avais pas le choix. J'avais peur que le studio dévoile que j'avais signé un accord contre beaucoup d'argent pour remettre en cause ma parole par la suite, alors j'ai dit non. L'avocat des studios m'a dit que j'étais folle de ne pas accepter leur offre. Mais ça ne valait pas le coup de renoncer à ma voix". 

En 2017 déjà, elle refusait ce silence.

Comme le rapporte Paris Match, Olivia Nunn avait alors publiquement affirmé que Brett Ratner "s'était masturbé devant elle" sur le plateau de la comédie Coup d'éclat, en 2005. Sa consoeur Natasha Henstridge, elle, avait accusé Brett Ratner de lui avoir "imposé une fellation", alors qu'elle était encore mannequin, et au commencement de sa carrière. 

A retrouver sur Allociné, le constat de la présidente de la Fondation Time's Up, Tina Tchen, fondation qui valorise la parole des victimes de violences sexistes et sexuelles : "Brett Ratner n'a jamais reconnu le mal qu'il a fait et il ne s'en est jamais excusé, mais il a également porté plainte pour tenter de faire taire les voix des survivantes qui se sont manifestées - tactique toute droit sortie du manuel du prédateur. Vous ne pouvez pas disparaître pendant quelques années et refaire surface en agissant comme si rien ne s'était passé. Nous n'avons pas oublié, et nous le ferons jamais. Il ne devrait pas y avoir de retour possible".

En 2011, Brett Ratner avait dû quitter ses fonctions de producteur de la cérémonie des Oscars après avoir proféré des propos homophobes.