Alors qu'en France, l'Education Nationale se mobilise pour une scolarisation des enfants avant 3 ans, estimant notamment que cette scolarisation précoce permettrait de lutter contre les inégalités et de favoriser la réussite scolaire, une récente étude se demande, au contraire, s'il ne faudrait repousser à plus tard le moment d'envoyer son enfant à la maternelle.
Cette étude réalisée par la Stanford University révèle notamment que "les enfants danois qui font leur entrée en maternelle un an plus tard que dans les autres pays, affichent des niveaux nettement plus élevés d'autorégulation" une fois qu'ils entrent au primaire et même après. Thomas Dee, co-auteur de cette enquête et un professeur à Stanford Graduate School of Education explique dans un communiqué : "Un niveau plus élevé d'autorégulation, qui décrit la capacité d'une personne à contrôler les impulsions et à moduler le comportement dans la réalisation des objectifs, est généralement lié au rendement des élèves." Il ajoute : "Nous avons constaté que repousser l'entrée à la maternelle d'un an réduisait l'inattention et l'hyperactivité de 73% pour un enfant moyen lorsqu'il atteint l'âge de 11 ans".
Thomas Dee a mené ses recherches avec l'aide de Hans Henrik Sievertsen, du Danish National Centre for Social Research et ils confient avoir été tout les deux surpris de l'impact persistant et positif d'une inscription plus tardive en maternelle sur l'hyperactivité et l'inattention des élèves. En effet, attendre un an de plus permettrait aux enfants d'être nettement plus attentifs en classe sur le long terme.
A l'instar du Danemark, la Finlande et l'Allemagne font également commencer la scolarité des enfants plus tard. En Finlande, par exemple, les enfants n'ont qu'une année d'enseignement préscolaire, de 6 à 7 ans (quand les nôtres sont déjà en CP), avant de débuter leur cursus d'enseignement dit "fondamental" jusqu'à 16 ans. Et le fait de ne démarrer l'école qu'à 6 ans, ne semble pas pénaliser ses élèves. Au contraire, ils s'en sortent même très bien, puisque la Finlande constitue un véritable modèle éducatif.
A méditer donc, si son enfant est né en milieu d'année et qu'on hésite à l'inscrire quelques mois plus tôt ou plus tard que l'âge recommandé.