Fait maison ou pas ? Cette question lancinante que se pose nombre de clients devant leur assiette au restaurant, devrait trouver réponse grâce à l'introduction d'un label « fait maison » sur les cartes. La mesure, prévue dans le cadre du projet de loi sur la consommation examiné en seconde lecture ce lundi à l'Assemblée, entend renforcer le besoin de transparence et d'informations des consommateurs, face à des restaurants, parfois peu regardants quant à la différenciation des plats préparés sur place, de ceux élaborés en usine.
Un logo viendra dorénavant matérialiser les plats cuisinés sur place et à partir de produits bruts. La disposition, non contraignante dans un premier temps, avait été présentée par la ministre déléguée à l'Artisanat, au Commerce et au Tourisme, Sylvia Pinel. Les députés, désavoués par les sénateurs, ont décidé de rendre la mention obligatoire par voie d'amendement en seconde lecture.
Le projet de loi défini un plat « fait maison » comme un mets « élaboré sur place à partir de produits bruts. Lorsque la prestation de service de restauration ou la vente de plats préparés a lieu en dehors de l'établissement du professionnel, "sur place", s'entend au sens de "préparé dans les locaux de l'entreprise qui commercialise le service ou le plat". Et le texte d'ajouter : « Des ingrédients traditionnels, déterminés par voie réglementaire, peuvent entrer dans la composition des plats "faits maison" après avoir subi une transformation de leur état brut nécessaire à leur utilisation ».
« Les personnes qui travaillent normalement devront s'identifier. C'est honteux », a déploré Yves Candeborde sur RTL. « Ce serait plus logique de marquer sur la carte, les plats cuisinés à partir de produits surgelés », a poursuivi l'ancien juré de l'émission Master Chef. Un label qui devrait toutefois permettre d'y voir un peu plus clair, alors que 31 % des restaurateurs déclarent utiliser des produits industriels dans leurs établissements, selon une enquête commandée par le syndicat des hôteliers et des restaurateurs (Synhocrat).